Type de recherche

Grace à la Fondation Panzi : Une trentaine des femmes de Kole soignées de fistules

La Tempête des Tropiques SOCIETE

Grace à la Fondation Panzi : Une trentaine des femmes de Kole soignées de fistules

Partager

Une mission médicale de la Fondation Panzi, composée notamment du Dr Shangalume Ahadi, spécialiste en chirurgie gynécologique et de l’anesthésiste Fidèle Mushengezi a séjourné dans la province du Sankuru, à Kole, pour y soigner des femmes souffrant de fistules uro-génitales. C’est la deuxième mission de  cette année dans le Sankuru. La précédente a eu lieu entre mai et juin dernier. L’équipe y avait opéré 99 femmes. Depuis l’existence de Panzi, c’est  la cinquième mission dans la région.

Ses équipes ont  déjà été à Katakakombe, à Wembonyama , à Kole, à Benadibela,  à Lodja, etc. A l’instar de plusieurs contrées de la RDC, les fistules y sont un véritable problème de santé publique, note le Dr Shangalume Ahadi. La Fondation Panzi et l’hôpital éponyme, sont mondialement connus grâce au remarquable travail de chirurgie réparatrice réalisé depuis plus de 20 ans par l’équipe du Dr Mukwege auprès des femmes violées, mais également auprès des femmes souffrant de fistules uro-génitales « classiques » ; c’est-à-dire post traumatiques.

La grande majorité des fistules surviennent à la suite des traumatismes lors de l’accouchement. Une fistule est une solution de continuité entre les voies urinaires (et/ou digestives) et les voies génitales. Autrement dit, c’est un trajet anormal qui relie la vessie (et/ou le rectum) avec le vagin. Elle entraine ainsi un écoulement urinaire et/ou des matières fécales dans l’organe génital de la femme.

Ces « fuites urinaires » sont une véritable tragédie physique et sociale pour la femme. Stigmatisées, la plupart des femmes atteintes de cette maladie invalidante mènent une vie malheureuse. Elles sont souvent abandonnées par leurs maris et victimes d’une exclusion sociale injuste. La société leur colle l’étiquette dégradante de « la femme qui pue ».

Depuis 20 ans

Depuis plus de 20 ans, l’Hôpital de Panzi a acquis une expérience dans la prise en charge de cette pathologie.  A ce jour, près de 5598 cas de fistules y ont été soignées. C’est cette expérience que depuis quelques années, les équipes du Dr Mukwege partagent avec d’autres formations médicales des différentes provinces de notre pays. Ces  équipes sont déjà intervenues dans les Nord et Sud-Ubangi, Nord-Kivu, Tanganyika, Lomami, Haut-Uele, Ituri, Lualaba, Kasaï Oriental et Sankuru.

Lors de ces missions, elles assurent en même temps la formation du personnel local : des médecins,  des anesthésistes, des infirmiers et de divers intervenants dans la prise en charge globale de cette pathologie. Comme l’a  dit le Dr Shangalume : « A Panzi, nous ne soignons pas seulement les lésions physiques, nous organisons également le soutien psychologique, social et économique. Le but ultime est de réinsérer cette femme dans la société. De la remettre debout. De l’aider à recouvrer sa dignité. C’est une prise en charge globale, holistique ».

Le 23 septembre, c’est d’abord à Lodja que la délégation de Panzi  a chaleureusement été accueillie par le Révérend Pierre-Albert Ngueliele,  pasteur et président de la société civile de ce territoire.  La mission ramenait de Bukavu cinq filles de Lodja. Elles avaient été suivre des soins spécialisés à Panzi. Elles sont maintenant de retour chez elles. Leurs familles  sont là, rayonnantes de joie et reconnaissantes.

Le Dr Pamandjelo, médecin directeur de l’hôpital de Lodja, formé au début de l’année aux techniques de réparation des fistules à Panzi est du voyage. Là-bas, 41 femmes  rassemblées par les braves religieuses, Sr Annette Simon (belge), Marie et Thérèse (espagnoles) les attendent en sauveurs. La sœur Thérèse qui vit à Kole depuis 37ans porte dans sa chair et dans ses prières les souffrances de ces patientes.

Elle connait mieux que quiconque  la valeur de cette mission pour ces femmes qui vivent depuis longtemps dans le déshonneur. Le dernier passage de l’équipe du Dr Mukwege à Kole date de 2012. Cinq ans plus tard, la sensation est toujours aussi électrique. Au service des consultations, les 41 femmes malades attendent « leurs sauveurs » avec un subtil melange de pudeur, de délicatesse et de gratitude.

En tout, 32 femmes souffrant de fistules ont été opérées. Comme à l’accoutumé, l’équipe de Panzi a partagé son savoir-faire avec le personnel médical de Kole. Les sœurs pour leur part, ont réçu en sus 32 « kits de réinsertion sociale » destinés à chacune des patientes. Ces kits contiennent quelques produits de base essentiels pour  booster et contribuer à redorer l’image écornée de ces femmes. Il s’agit d’un pagne, d’une paire de chaussures, des produits de toilette pour la beauté féminine, des assiettes, des couverts, etc.

Les neuf autres femmes qui ont des cas plus compliqués nécessiteront une intervention chirurgicale plus sophistiquée. En RD Congo, elle ne peut être réalisée qu’à l’hôpital de Panzi, à Bukavu.  L’essentiel de l’équipe de Panzi reste à Kole poursuivre les consultations et les opérations chirurgicales.Arrivés à Lodja, quelle surprise! Le  ministre Lambert Mende, l’ « enfant du pays » vient d’arriver. Il harangue les siens avec l’entregent qu’on lui connait.

Elu local, il a certainement eu quelques échos des prouesses réalisées  par l’équipe du Dr Mukwege dans son fief. C’est avec justesse, élégance et respect qu’il exprime sa reconnaissance au Dr Shangalume qui nous accompagne. Il lui demande, avec insistance, de transmettre ses meilleures salutations au  Dr Denis Mukwege.

Par GKM

Laissez un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *