A l’issue d’une expédition scientifique effectuée par l’Unikin et ses partenaires : Des nouvelles données pour une gestion raisonnée du fleuve Congo et ses affluents désormais disponibles
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Le Bassin du Fleuve Congo offre des potentialités énormes en ressources en eau nécessaires au développement socio-économique des pays riverains et à l’ensemble du continent africain. Et la meilleure gestion de ces ressources en eau ainsi que leurs services passe par une quantification adéquate de disponibilité ainsi que la demande actuelles et futures, auxquelles est associée la dynamique de changement environnemental (changement climatique + occupation de terres). En absence de données fiables sur ces ressources, toute politique ou stratégie de gestion et développement de ces ressources n’était qu’une grande illusion.
C’est dans ce contexte que l’Université de Kinshasa (Unikin), en collaboration avec les institutions partenaires des Universités de Dar es-Salaam en Tanzanie, Rhodes en Afrique du Sud, Bristol et Leeds au Royaume-Uni, ainsi que la Régie des Voies Fluviales de la RDC, vient d’effectuer une expédition scientifique sur le bief moyen du fleuve Congo et la Rivière Kasaï. Cette expédition scientifique effectuée pendant deux mois, soit du mois de juillet à septembre 2017, a été conduite par le docteur Raphaël TSHIMANGA MUAMBA, expert hydrologue du Bassin du Fleuve Congo et professeur à l’Unikin.
Elle avait pour but de mener des investigations détaillées sur l’hydraulique et l’hydrologie de ce fleuve, en vue de remédier au manque criant de connaissances de base et de compréhension du fonctionnement hydrodynamique de ce «deuxième grand fleuve du monde», de relever les multiples bénéfices économiques et environnementaux (navigation, énergie propre, irrigation, pêche, approvisionnement en eau potable et assainissement, et régulation environnementale).
L’expédition scientifique a été menée avec des équipements de la dernière technologie actuellement utilisés pour les études de grands fleuves dans le monde. Il s’agit premièrement de «Profileur de vitesse à Effet Doppler (Accoustic Doppler Current Profiler-ADCP)» qui est un appareil conçu pour calculer les caractéristiques hydrauliques des cours d’eau par le traitement des ondes acoustiques.
L’équipe a également utilisé des «enregistreurs automatiques des niveaux d’eau (Water LevelLoggers)» qui ont été installés à des sections spécifiques pour collecter les variations limnométriques de façon continue et à l’intervalle de temps horaire, ainsi que le «Système Global de Navigation par Satellite et les Échosondeurs» utilisés pour déterminer avec précision l’élévation de la surface des plans d’eau, les profondeurs, les niveaux d’inondation approximatifs et les gradients hydrauliques le long du canal principal du Fleuve Congo et les «Echantillonneurs des sédiments» utilisés pour comprendre le processus de sédimentation du Fleuve Congo.
A l’issue de ce travail, le Consortium dispose à présent des données de très haute qualité sur le fonctionnement hydrodynamique du Bief Moyen du Fleuve Congo, Kinshasa-Mbandaka, en l’occurrence le «Profile Longitudinal du Plan d’Eau» du Fleuve Congo entre Kinshasa et Mbandaka, tel qu’illustré dans le graphique ci-dessous. Toutes ces informations récoltées sont actuellement stockées et gérées par le Département de Gestion des Ressources Naturelles de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Unikin.
Elles seront utilisées aux fins de travaux de recherche et d’appui à la planification des usages du fleuve Congo.
Par Lucien Kazadi T