Alternance politique démocratique en RDC : Le comportement des faucons du régime de Kinshasa fustigé
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L’alternance étant incontournable, le spécialiste Toss Mukua, note dans son approche que le processus du changement est irréversible
La République Démocratique du Congo traverse une période critique de son histoire particulièrement marquée par la fin du second et dernier mandat de Joseph Kabila intervenue depuis l’année dernière. Depuis lors, tenants du pouvoir et opposants au régime de Kinshasa sont loin d’accorder les violons sur la tenue des élections à la date convenue en décembre 2017. Pendant ce temps, un nouveau courant vient de voir le jour en vogue en occident. Il s’inscrit pour «une transition de deux ans», sans l’actuel chef de l’Etat qui a terminé ses deux mandats constitutionnels.
Se prononçant à ce sujet, le consultant international et spécialiste en développement organisationnel auprès des structures de la société civile regroupant les Ongd, les communautés protestantes membres de l’Eglise du Christ au Congo, l’Eglise catholique, à travers la Conférence épiscopale nationale du Congo), Toss Mukua Mumbenga, croit fermement que le processus du changement est irréversible en RD Congo. Il fustige le comportement de certains faucons qui entourent le chef de l’Etat et ne veulent prendre aucune initiative devant la grogne sociale généralisée qui risque d’embraser le pays.
«Il est vrai que les tenants du pouvoir récusent l’alternance tout en accusant ceux ou celles qui en parlent d’être des personnes qui troublent l’ordre public et qui souhaitent la chute du pouvoir de Kinshasa. Ces derniers doivent être traités comme des terroristes au même titre que ceux qu’ils accusent à longueur des journées. Ceux qui veulent l’alternance la trouvent intéressante, car celle-ci augure un lendemain meilleur», a soutenu l’expert Toss Mukua.
Le consultant a précisé que c’est dans ce contexte qu’il conseille souvent aux faucons du régime de Kinshasa de libérer la démocratie et le développement». Il croit qu’on l’accuse d’être proche de l’Eglise catholique pour la simple raison qu’il y a travaillée depuis des décennies en assurant des formations dans plusieurs secteurs (droits humains, violences sexuelles, corruption, sécurité des communautés…). Aussi, les défenseurs de l’alternance politique démocratique en RDC s’exposent devant un danger réel en cette période où la lutte contre la pauvreté s’accentue en RD Congo.
C’est dans cet ordre d’idée que Toss Mukua a tenu à préciser que, «malgré les menaces qu’on ne cesse de subir de la part des faucons, nous soutenons qu’il est important de ne pas individualiser le débat autour de la personne de Joseph Kabila seul, mais de le ramener autour de toutes les institutions du pays qui doivent donner un contenu au changement pour que l’alternance ne soit pas un vain mot, encore moins un simple changement d’individus au sommet de l’Etat».
A son entendement, «chaque Congolais doit cultiver l’excellence dans le vécu quotidien pour que la future société congolaise à laquelle nous aspirons soit l’antithèse de celle d’aujourd’hui». Il a terminé en rappelant un principe qui dit : les hommes passent, les institutions restent. Et en posant la question de savoir, «quel genre d’institution va-t-on léguer à la postérité?»
Par Lucien Kazadi T.