Pour répondre aux questions juridiques des Congolais : ASF lance un programme quinquennal de 2017 à 2021
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Avocats Sans Frontières (ASF) a récemment élaboré un nouveau projet quinquennal (2017-2021) qui poursuit ses efforts en vue de répondre aux besoins pressants des populations en matière de justice en RDC. « L’aide légale telle qu’on l’envisage classiquement, mise principalement sur les professionnels du droit, en cherchant trop souvent à porter les conflits devant les cours et tribunaux.
Ces institutions de justice ne sont pourtant pas à même de répondre aux immenses besoins des populations, et le niveau de confiance du justiciable envers les institutions de justice formelle reste très faible », explique Gilles Durdu, Directeur pays d’ASF. Et d’ajouter : dans un pays comme le Congo, faire appel aux mécanismes judiciaires formels n’est pas toujours la meilleure solution pour régler pacifiquement les conflits.
C’est pourquoi Avocats Sans Frontières y étend son appui aux acteurs de la justice de proximité: leaders communautaires et coutumiers, organisations de la société civile, parajuristes… Cette approche est au cœur du nouveau projet quinquennal de l’organisation.
Selon cette organisation, l’amélioration de l’accès à la justice nécessite de diversifier les modes de résolution des différents tout comme de soutenir les acteurs qui mettent en place des mécanismes innovants et alternatifs. Ces derniers offrent de nombreux avantages : il s’agit d’une justice de proximité peu coûteuse, qui offre une célérité dans le règlement du litige, n’exige aucun formalisme particulier et met en avant la réparation et la réconciliation, assurant ainsi le maintien de la cohésion sociale.
En outre, ces mécanismes participent au désengorgement des juridictions. Dans le cadre de son nouveau projet quinquennal, ASF appuie cette justice de proximité, tout en renforçant la collaboration avec le secteur formel (Barreaux, avocats, etc.) afin de garantir une protection holistique des droits des populations.
Ce projet prévoit de sensibiliser 25.000 personnes à leurs droits et aux moyens de les exercer, d’assurer une consultation juridique gratuite au profit de 4.500 bénéficiaires et de fournir une assistance juridique adaptée aux besoins et intérêts spécifiques de 1.750 personnes. Parallèlement, 100 acteurs facilitateurs de résolution pacifique des conflits seront formés afin d’assurer la délivrance de services de qualité.
Il est réalisé avec le soutien de la Coopération belge au Développement, en partenariat avec les Barreaux de Goma et de Matadi, la Commission Diocésaine Justice et Paix et la Dynamique des Femmes Juristes.
Par Carroll Madiya