14 dossiers du « Spécial » Luzolo transmis au PGR : La justice congolaise mise à rude épreuve
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Certaines organisations exigent aussi que le rapport Panama-Papers soit pris en compte dans ces dossiers transmis au Parquet général de la République, accusant de nombreux anciens mandataires et autres personnalités du pays!
Le Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de Bonne gouvernance et de Lutte contre la corruption, Blanchiment des capitaux et le Financement du terrorisme, le professeur Luzolo Bambi, a transmis au Procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, 14 dossiers de malversations financières et de détournement des deniers publics, dans une correspondance déposée au Parquet général de la République le 4 août dernier, l’accusée de réception faisant foi.
De nouveaux dossiers qu’il a eu à enquêter et qu’il a livrés à la justice pour traitement. Une initiative qui n’est pas la première pour le Conseiller spécial de Joseph Kabila qui, par le passé, avait déjà déposé d’autres dossiers toujours au niveau du Parquet général de la République, sans suite.
C’est dans ce cadre que des organisations de lutte contre la corruption en RD Congo qui appuient l’initiative du Conseiller spécial d’éradiquer ce fléau qui gangrène depuis de nombreuses décennies l’économie congolaise, montent au créneau pour exiger que le rapport de « Panama-Papers», citant des proches du chef de l’Etat, plus particulièrement certains membres de sa famille biologique, soupçonnés d’enrichissement illicite, soit pris en compte dans les 14 dossiers de Luzolo transmis au procureur général de la République.
Ces organisations, dont AAACA et ACDRO/COAD qui sont des associations avant-gardistes dans la lutte contre la corruption des gouvernements africains, s’opposent à toute justice à double vitesse dans le cadre de la lutte contre la corruption en RD Congo, un véritable fléau qui ne cesse de tuer l’économie congolaise.
La démarche juridique entreprise par le conseiller spécial de Joseph Kabila parait importante pour sauver l’Etat sérieusement en difficultés financières et économiques, qui est en quête de finances afin de sortir le pays du grand trou dans lequel il est plongé pour le moment, notamment de cessation de paiement de salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat. Pour l’heure, l’administration a opté pour la grève. C’est aussi le cas pour les médecins des institutions hospitalières publiques, les professeurs d’universités et autres qui réclament l’actualisation de leurs salaires au taux actuel du dollar américain.
Qui sont ces fossoyeurs de l’économie congolaise
Une chose est vraie, l’action amorcée par Luzolo Bambi vise à sauver les meubles afin de mettre désormais hors état de nuire les fossoyeurs de l’économie congolaise. Ainsi, sur la liste présentée au Procureur général de la République, il faut citer des mandataires des entreprises publiques en fonction et honoraires.
C’est le cas du directeur général de la Régie des voies aériennes (RVA), Bilenge Abdalah et son directeur financier Mwamba Sabiti. Ces deux personnalités sont donc soupçonnées de détournement des deniers publics d’ordre de 48,2 millions de dollars et d’avoir hypothéqué des recettes de l’Etat à la banque commerciale Raw-Bank.
C’est aussi le cas de l’ancien directeur général de la Direction générale des impôts (DGI), Dieudonné Lokadi Moga, cité pour des faits de corruption, en complicité avec un directeur d’une de grandes entreprises dans la capitale. Il lui est reproché d’empocher la somme de 226.525.602.628,11 Francs Congolais payée au trésor public par la société Minocongo. Outre des entreprises comme Mino-Congo, accusées de blanchiment des capitaux, des banques sont soupçonnées de tremper dans des magouilles.
Les autres mandataires accusés de détournements sont l’ancien Dg de l’Ogefrem, Anatole Kikwa, le liquidateur des Lignes aériennes congolaises (LAC), Norbert Sengamali qui, selon le conseiller spécial Luzolo, serait responsable de spoliation des biens meubles et immeubles de cette société en liquidation.
Concernant les sociétés responsables de corruption et autres griefs, il faut également citer Cobil, Total et Engen, en complicité avec les banques commerciales RawBank, BCDC, ECOBANK, Standard Bank. « Elles ont servi de transfèrement des fonds à l’extérieur à l’aide des licences d’importation à partir du pays, sans contrepartie de marchandises.
Mêmes les sociétés Bivac, Congo Futur, Midema et Socimex se retrouvent toutes sur la liste de Luzolo Bambi, et seraient versées, selon le rapport, dans la fraude fiscale pour la période allant de 2010 à 2014. Elles doivent, pour ce fait, plusieurs millions de dollars à l’Etat.
Il s’agit d’un montant de 2,8 milliards FC pour Congo Futur, 32,5 milliards FC pour Midema, 2,2 milliards FC pour Fouani Congo… Même la société de construction Zenith qui avait perçu 10 millions USD de l’Etat congolais pour la construction de sept passerelles sur le Boulevard Lumumba, à Kinshasa, est citée sur la liste de Luzolo.
Ce qui étonne les structures de lutte contre la corruption, aucune compagnie minière, pour la plupart prédatrices de l’économie congolaise, n’est reprise sur la liste de 14 dossiers transmis au Parquet général de la République. « La fin justifie les moyens », a dit un des responsables de ces organisations de lutte contre la corruption et attend voir l’issue de ces dossiers!
Par El-kas