Grand Kasaï : bientôt un rapport humanitaire détaillé sur le conflit Kamuina Nsapu
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La Caritas Congo Asbl et Cordaid, appelée aussi Caritas Hollande, ont mis sur pied une mission conjointe pour évaluer la situation humanitaire prévalant dans le Grand Kasaï, région située au centre de la République Démocratique du Congo. Les deux équipes ont pu collecter d’importantes données, indispensables à la mise en œuvre de cette évaluation.
Ces données concernent essentiellement la santé et la sécurité alimentaire. Un rapport d’évaluation est en pleine rédaction. Il sera bientôt partagé au niveau des membres du Country Forum et de la communauté humanitaire en République Démocratique du Congo, ainsi qu’au niveau de la Confédération Caritas Internationalis.
En effet, la région du Grand Kasaï a connu des violences d’une grande ampleur et des déplacements en masse de la population après les violences de la milice du chef traditionnel Kamuina Nsapu et les conséquences des affrontements entre celle-ci et l’armée gouvernementale, les FARDC.
Ce rapport se veut donc présenter les conséquences de ces conflits en se basant sur la situation humanitaire. Il veut se faire une idée sur l’ampleur et la nature des besoins de la population. Les localités se trouvant aux environs de Tshikapa concernées par cette évaluation sont : Lunkamba, Nganduambulu, Lunyanya, Masangu Anayi.
Quelques faits
Selon les termes de référence de cette mission conjointe, dans le Grand Kasaï au moins 2.623 décès ont été enregistrés des suites des conséquences des affrontements entre les miliciens de Kamuina Nsapu et les soldats des Forces armées de la RD. Congo. 2.767 maisons d’habitation ont été détruites. 140 écoles et 28 centres et 30 maisons religieuses ont été endommagés.
62 fosses communes contenant des restes humains ont été découvertes. Les populations ont été déplacées par milliers et ont abandonné leurs champs, leurs réserves de nourriture et biens de première nécessité. Ces populations ont trouvé refuge dans la brousse et dans les provinces voisines ou en Angola. Des jeunes et même des enfants ont été enrôlés dans les milices.
L’armée et la police nationales sont accusées de s’être livrées à des représailles sévères contre les milices et d’avoir commis des exactions à l’endroit de la population civile.
Par Carroll Madiya