Enrôlement : une évaluation sans complaisance livrée
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Au finish, la Mission d’observation électorale-Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (Moe-Symocel) exige un calendrier électoral
A travers son coordonnateur ai, Bishop Abraham Djamba Samba wa Shako, la Mission d’observation électorale-Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (Moe-Symocel) a fait une déclaration, hier mercredi 2 août, sur l’identification et l’enrôlement des électeurs en République démocratique du Congo. Cette déclaration porte essentiellement sur les aires opérationnelles 3 et 4.
La Moe-Symocel relève que les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs se déroulent dans un contexte politique caractérisé par des dissensions persistantes autour de la mise en œuvre de l’accord de la Saint Sylvestre. » Une telle situation amplifie la crise et les incertitudes politiques tout en fragilisant les efforts en faveur d’une gestion consensuelle du processus électoral en RDC « , constate l’orateur. La Moe-Symocel note en outre que ces opérations d’enrôlement sont conduites par la Ceni en l’absence de tout calendrier pouvant aiguillonner les acteurs du processus et en assurer la transparence des opérations.
Constat sur le terrain
La Moe-Symocel note que la majorité des centres d’inscription est opérationnelle, mais quelques uns d’entre eux ne figurent pas sur la cartographie publiée par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), alors que d’autres sont repris sur la cartographie, mais n’existe pas sur le terrain. Plusieurs centres n’ont qu’un seul kit au lieu de deux, ralentissant ainsi les opérations d’inscription.
Malheureusement, dans certains centres, des mineurs nés après décembre 2 000 ont acquis des cartes d’électeur. Certaines personnes ont été enrôlées sans pièces requises par la loi. Aussi, selon ce même rapport, l’accès aux centres d’inscription dans certains coins, est monnayée par le personnel de la CENI, en complicité avec les agents de sécurité.
La mission a, en outre, noté un engouement généralisé au démarrage des opérations dans les aires 3 et 4, engouement qui a décru progressivement au fil du temps. Les explications obtenues à cet effet tiendraient à l’annonce de la tenue probable d’un référendum au détriment des scrutins prévus par l’accord du 31 décembre.
Ainsi, la Moe-Symocel recommande au président de la République de s’impliquer davantage pour la réussite du processus électoral, et d’instruire le gouvernement de prendre des mesures visant la décrispation politique pour la conduite d’un processus politique et électoral apaisé.
Au gouvernement, il est demandé de veiller à la rémunération régulière et aux bonnes conditions des agents de la police affectés à la sécurisation des centres d’inscription des électeurs. Quant à la CENI, la Moe-Symocel recommande de publier, » sans plus tarder « , un calendrier global des opérations électorales en cours et à venir, indiquant clairement la date de la tenue de prochaines échéances électorales.
La Centrale électorale devra également actualiser la cartographie des centres d’inscription, afin d’y inclure tous les centres établis sur le territoire national, et la rendre accessible à toutes les parties prenantes. Elle doit, en outre, prendre des mesures correctives pour mettre fin aux irrégularités enregistrées dans les aires opérationnelles 3 et 4, notamment l’enregistrement des mineurs, le monnayage de l’accès aux Centres d’inscription, l’intimidation des observateurs…
De leur côté, les partis politiques sont appelés à préserver un climat de paix et de dialogue favorable à la participation citoyenne et à la bonne conduite des opérations électorales, s’impliquer davantage dans l’éducation civique de leurs militants pour assurer un enregistrement massif des électeurs, et déployer leurs témoins dans des centres pour s’assurer du bon déroulement des opérations.
En ce qui concerne la société civile, elle est priée de continuer à prendre une part active dans les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, par la sensibilisation et l’observation citoyenne, en vue de les crédibiliser et assurer une forte implication des électeurs.
Enfin, la communauté internationale ferait mieux de poursuivre son accompagnement et s’impliquer pour amener toutes les parties au respect de l’accord du 31 décembre. Bien avant cela, André Kabunda, chef d’équipe du Projet de renforcement de l’observation citoyenne des élections au Congo, a procédé à une brève présentation du Procec, avant Rose Mutombo, membre de la Symocel et présidente du Cafco.
Par LM