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Journée des parents et des morts : Les rues de Kinshasa désertées, les cimetières envahis

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Journée des parents et des morts : Les rues de Kinshasa désertées, les cimetières envahis

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Conformément à la tradition, les Congolais ont célébré hier mardi deux cérémonies cumulées que sont la fête des parents et la journée consacrée aux morts.  Diamétralement opposées suivant leur nature,  les deux événements  interviennent chaque année le 1er août.  Le bon sens aurait voulu que la fête des parents,  qui se déroule dans l’après-midi, donne lieu à des réjouissances,  pendant que la seconde  permet de se remémorer et de saluer la mémoire des parents disparus.

Qu’à cela ne tienne, la capitale congolaise à quelque moment, a donné l’aspect d’une ville fantôme.  Les rues étaient quasi désertes, tandis que les cimetières étaient bondés.  Des parents s’y étaient rendus pour nettoyer les tombes des leurs,  D’autant plus que l’opération se déroule une fois l’an, les herbes folles poussent à foison à chaque anniversaire.  Ce qui fait l’affaire des jeunes gens qui se livrent volontiers à la tâche de nettoyeurs  de tombeaux, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.

Que dire alors de la fête des parents ?  A première vue, celle-ci n’en a pas été une.  Pour autant que l’heureuse cérémonie fait plutôt allusion à une vie joyeuse.  Dans le cas d’espèce, la plupart des parents congolais étant constitués de fonctionnaires et agents de l’Etat, ils n’ont pas touché leur salaire du mois de juillet.  Rémunérations qui du reste continuent d’être minorées par la dévaluation quotidienne de la monnaie locale face à la devise américaine qui lui sert de référence.

Dès lors, pour atténuer tant soit peu la souffrance engendrée par la perte du pouvoir d’achat consécutive à cette dévaluation,  les fonctionnaires réclament  de l’employeur le réajustement  des paiements, à défaut de les indexer sur le dollar américain.   La démarche engagée n’a malheureusement pas donné le résultat escompté.  Par conséquent, une grève a été déclenchée jusqu’à ce que solution soit trouvée à ce problème.

Crise sociale

Il convient de souligner ici et à juste titre que la RD Congo traverse une crise politique et économique  aux immédiates répercussions sociales.  Les fonctionnaires et agents de l’Etat, qui constituent la majorité de la population active, comptent malheureusement parmi ceux qui font les frais de cette situation. Ensemble avec la population, Ils mènent une vie misérable.

La misère est  tellement grande que certains inciviques prennent plaisir à profaner des tombes.  C’est là la principale raison pour laquelle la « fête » dite des parents n’a pas eu lieu.  Il en est de même comme par le passé, du fait que cette catégorie de travailleurs a toujours été payée en « monnaie de singe ».   Le bien-être est l’apanage d’une minorité.

Il est donc temps pour que les gouvernants songent à améliorer la situation des travailleurs congolais de manière générale.   On dit souvent qu’il n y a pas de bonheur à vivre heureux lorsque son entourage croupit dans la misère.  Faute de pouvoir revisiter cette situation, la journée consacrée aux morts va continuer  d’apporter un plus dans la souffrance morale du peuple.

A l’époque où coulaient encore le lait et le miel dans ce pays, débits de boisson et autres lieux de réjouissance seraient pris d’assaut par la population revenant des cimetières.  La situation évoquée ci-dessus a malheureusement fait que les choses se passent autrement aujourd’hui.

Par GO

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