Un incendie à la prison centrale de Goma : Le gouvernement congolais parle d’une tentative d’évasion maitrisée
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Un incendie s’est déclaré mardi 1er aout 2017 en début d’après-midi dans la prison centrale de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Selon les autorités, il s’agirait d’une tentative d’évasion. D’immenses flammes qui jaillissent à l’intérieur des murs, des fenêtres recouvertes de suie, un épais panache de fumée… Les images, qui circulent sur les réseaux sociaux, laissent peu de place au doute sur l’étendue du désastre à la prison centrale de Muzenze à Goma.
« D’après ce que l’on sait, il s’agit d’une tentative d’évasion, rapporte Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais. Mais personne ne s’est échappé. Nous allons ouvrir une enquête pour éclaircir les circonstances de cet acte criminel. »
« Le feu a pris vers 13h30 dans la zone qui comprend le quartier des femmes, le tribunal des enfants et l’établissement de garde pour enfants, indique Fabienne Pompey, porte-parole de la Monusco. Nous avons apporté notre aide afin d’éteindre le feu. Selon nos informations, un enfant a été intoxiqué par la fumée et a été emmené à l’hôpital. »
Environ 1 500 détenus
Construite lors de la colonisation belge, la prison de Muzenze a été conçue pour une capacité de 150 détenus. « Elle a été en partie réhabilitée avec l’aide de la Monusco (la force des Nations unies présente en RDC, NDLR), rappelle pour sa part Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord-Kivu. Elle accueille aujourd’hui environ 1 500 détenus. »
En 2009, cette prison avait été le théâtre d’une violente mutinerie, suivie d’une tentative d’évasion, qui s’étaient soldées par la mort d’un policier et d’un détenu. Les Nations unies avaient alors mis en cause « le manque récurrent de prise en charge alimentaire et d’accès aux soins de santé pour les pensionnaires des prisons du pays ».
Lors d’une visite en avril 2014 dans la prison de Muzenze, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC s’était ému du sort réservé aux détenus, en constatant notamment l’absence de toilettes dans le quartier populaire. « Ce que j’ai vu à Muzenze constitue non seulement un non respect du droit des prisonniers, quels que soient les crimes commis, mais c’est aussi un scandale », avait-il alors déclaré.
(TDT/Jeuneafrique.com)