Prévue pour le lundi 31 juillet dernier : La collation des grades académiques renvoyée à une date ultérieure à L’ISC/Kinshasa
Partager
Pour des raisons jusque-là inconnues, les cérémonies de collation des grades académiques, prévues pour le lundi le 31 juillet dernier dans toutes les universités et instituts supérieurs tant publics que privés, ont finalement eu lieu, sauf à l’Institut Supérieur de Commerce de Kinshasa, où la cérémonie a été brusquement renvoyée à une date ultérieure.
Arrivés avec ponctualité sur le site prévu pour la circonstance, les étudiants bénéficiaires de cette collation étaient tous surpris de constater que déjà à 8 heures, il y avait devant cet établissement deux jeeps de la police et une forte présence de policiers munis d’armes à feu et lance- grenades lacrymogène gaz pour empêcher l’accès des étudiants à l’intérieur.
Ces derniers sont donc restés impuissants de l’autre côté de l’avenue de la libération (ex 24 novembre), se questionnant sur leur sort. Ceux d’entre-eux qui voulaient y entrer par la force ont vite été dispersés par les hommes en uniforme déployés surplace. Ces derniers ont affirmé qu’ils obéissaient aux ordres de leur hiérarchie.
Tensions entre les comités sortant et entrant
D’après certaines sources, les raisons du report de cette cérémonie à une date ultérieure seraient dues aux vives tensions existant entre les comités sortant et entrant, pour lesquels il n’y a pas eu de cérémonie de remise et reprise. Il faut préciser que le jour où cette cérémonie était prévue, les membres du comité sortant étaient tous absents et tous les bureaux étaient fermés, ce qui n’a pas permis au nouveau comité d’accéder aux bureaux.
A la question de savoir si ce report était due en prévision de la marche programmée dans la ville par la lutte pour le changement (LUCHA), le ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Stève Mbikayi, a indiqué, depuis le Kasaï Oriental où il se trouvait dans le même cadre, que la non-tenue de la cérémonie de collation des grades académiques n’avait aucun rapport avec la marche organisée par ce mouvement citoyen. L’homme a plutôt affirmé qu’il y a une pression pour réhabiliter le comité Mbangala, suspendu la semaine dernière.
Pour rappel, Stève Mbikayi avait suspendu , le lundi le 24 juillet dernier par arrêté ministériel, tout le comité de gestion de l’Institut Supérieur de Commerce (ISC)/Kinshasa, que dirigeait le professeur Mbangala depuis près de deux ans, pour le remplacer le nouveau comité, dirigé par le professeur Armand Kabange Kitenge.
Le ministre de l’ESU reprochait à l’ancien comité de confier la perception des frais académiques à un privé pour les déposer à la banque, opération par laquelle chaque étudiant payait sept dollars américains, sans autorisation de la tutelle. Il lui reprochait aussi le détournement de l’argent des diplômes et la mauvaise utilisation de l’argent de construction.
Bruno Tshibala en guerre contre Stève Mbikayi
La suspension par le ministre de tutelle du comité de gestion Mbangala l’a fait entrer en guerre contre Bruno Tshibala, le Premier ministre. D’une part, la loi donne compétence et pouvoir au ministre de l’ESU de la gestion directe des instituts supérieurs et universitaires. D’autre part, le Premier ministre est le chef direct du ministre de l’ESU ? Qui a alors raison? Mais ce qui est sûre, au moment où nous bouclions cette édition, tout était encore bloqué à l’ISC.
Par Thony Kambila