EPSP : la synergie des syndicats des enseignants hausse le ton
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Le Syndicat National des Enseignants des écoles conventionnées catholiques, la Centrale Congolaise du Travail, le Syndicat National des Enseignants des écoles Protestantes, Forces Agissantes des enseignants et le Syndicat des écoles officielles ont procédé vendredi 28 juillet 2017 au cours d’une assemblée générale extraordinaire tenue à Kinshasa à l’examen de la situation sociale des enseignants en RDC et à l’évaluation de l’année scolaire 2016-2017.
Cette année scolaire qui vient de s’achever est jugée jugés mitigée quant à l’organisation de l’enseignement, à la prise en charge du personnel enseignant du primaire et secondaire , des inspecteurs suite à la non atteinte des objectifs fixés par le gouvernement dans sa stratégie sectorielle.Avant la lecture du rapport de cette assemblée lu par M. Bosco Puna , coordonateur du Synécat, M.Simon Nsilulu , le représentant de la province Kongo- Central, et secrétaire provincial de syndicat des enseignants de cette province a établi un tableau sombre du personnel enseignant du Kongo Central.
3000 enseignants prestent sous bénévolat et 914 000 sur un effectif de plus de 10.000 enseignants de sa province ont déjà dépassé l’âge de retraite et 3011 enseignants sont malades et ne bénéficient pas de soins de qualité. Pour finir sa locution, il met en garde le gouvernement en précisant que si rien n’est fait en rapport avec leurs revendications, le Congo- Central connaitra une rentrée scolaire 2017-2018 sans enseignant.
A en croire M. Bosco Puna, le gouvernement congolais prévoyait la disparition totale entre 2015-2016 de la prise en charge des enseignants par les parents pour rendre effectif la politique de la gratuité de l’enseignement, la suppression des frais de participation des parents aux épreuves de certification (TenafP et examen d’Etat), la revalorisation de la fonction enseignante devant prendre en compte l’amélioration de son statut social, la mécanisation et le paiement de tous les enseignants N-P, l’organisation du cycle de formation continue visant la maitrise du métier d’enseignant dans le but d’améliorer substantiellement la qualité de l’enseignement.
Cela est resté lettre morte de la part du gouvernement et expose le personnel enseignant et le corps des inspecteurs à une insécurité socioprofessionnelle permanente. La situation sociale de l’enseignant s’est aggravée par la perte de près de 50 pourcent de son pouvoir d’achat consécutive à la dépréciation du francs congolais.C’est pourquoi il demande au gouvernement d’appliquer le taux budgétaire moyen prévu dans la loi des finances 2017 dans le strict respect de la tension salariale et de prendre toutes les mesures d’un gouvernement responsable en vue de stabiliser le franc congolais.
Il est aussi demander au gouvernement de programmer la paie complémentaire de juillet à la paie du mois d’août au plus tard le 20 aout avant la rentrée scolaire 2017-2018 et de convoquer, toute affaire cessante, une commission paritaire gouvernement-partenaires sociaux avec pleine implication de la synergie des syndicats des enseignants en vue de fixer le nouveau barème des enseignants et des inspecteurs de l’enseignement.
Il faudra aussi évaluer la mutuelle de santé des enseignants en vue de restaurer les différentes prestations supprimées et de donner les soins de qualité aux enseignants. Il est aussi question d’améliorer les conditions de paie des enseignants en interdisant les ponctions injustifiées au niveau des banques et de créer les banques de proximité pour que les cours ne soient pas constamment perturbés.
Ces revendications légitimes des enseignants constituent, selon lui, des préalables à la rentrée scolaire 2017-2018 et un préavis de non reprise de travail au mois de septembre. De ce fait, la synergie des enseignants de la RDC invite les Eglises, les associations des parents, les enseignants à la responsabilité en refusant d’accompagner un système éducatif discriminatoire, intéressé et corrompu.
Par Guylain Imbula