Dans le cadre de la campagne « Tolérance zéro au mariage des enfants » lancée par le gouvernement du Bénin le 16 juin dernier, une chanson a été composée pour dire non au mariage des enfants.
C’est à travers cette œuvre artistique que l’Ambassadrice internationale de bonne volonté du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Angélique Kidjo, et l’Ambassadrice nationale de bonne volonté de l’UNICEF Bénin, Zeynab Abib, accompagnées par sept artistes béninois ont voulu sensibiliser la population de ce pays et celle des pays frontaliers.

La Campagne s’inscrit dans le cadre de l’initiative de l’Union africaine qui encourage les pays du continent à mettre fin à cette pratique.   » Une petite fille reste encore un enfant. Elle ne peut être une mère ou une épouse. Laissons-la grandir pour qu’elle vive une vie épanouie. Disons NON au mariage des enfants ! « , chantent en chœur les artistes.

La chanteuse Angélique Kidjo ayant co-produit la chanson avec Zeynab Abib, a déclaré que  » le mariage des enfants est une négation de leur droit à grandir en toute liberté. Chaque enfant a le droit à une enfance. J’appelle les parents à ne pas marier leurs filles car elles sont notre richesse et le futur de notre continent « . Les artistes chantent dans une diversité de langues notamment le Fon, le Mina, le Mahi, le Sahouè, le Yoruba, le Goun, le Bariba et le Français afin que toute la population béninoise et des pays limitrophes puissent être sensibles aux messages délivrés.

De son côté, la star béninoise Zeynab Abib affirme que les filles qui sont mariées subissent des conséquences terribles. Et de marteler :  » une fois mariées les filles ne sont plus scolarisées, elles sont violées, elles tombent enceintes, encourant des risques pour leur santé et celle du bébé pendant leur grossesse. C’est contre toutes ces injustices que nous, artistes, nous disons NON ! Les filles ne sont la propriété de personne, elles ont le droit de choisir leur destinée.

Le mariage des enfants est une réalité vivante dans la plupart des sociétés africaines. Car, certains parents ou tuteurs forcent leurs enfants à se marier avant l’âge mature pour percevoir la dot au détriment du bien-être de la victime. La société congolaise, par ailleurs, n’est pas en reste, étant donné que les campagnes de ce genre ont été également lancées pour conscientiser particulièrement les parents à pouvoir scolariser leurs filles qu’à les donner au mariage précocement. La crise socio-économique aidant, les parents recourent à cette pratique pour se débarrasser de la charge de leurs filles parce que pour eux, leur finalité se trouve dans le mariage.

Parmi les 700 millions de femmes victimes de mariage forcé dans le monde, plus d’une sur trois, soit 250 millions, l’a été alors qu’elle n’avait pas 15 ans, apprend-t-on. En Afrique de l’Ouest et du Centre, deux filles sur cinq (41%) se marient avant l’âge de 18 ans. Au Bénin, une fille sur 10 est mariée avant l’âge de 15 ans et trois filles sur 10 le sont avant l’âge de 18 ans.

PAR TSM