Le nouveau commissaire général appelé à s’attaquer au banditisme urbain
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Un débat houleux est en train de se dérouler dans les milieux socioprofessionnels de la République Démocratique du Congo. Ce débat est suscité par la déclaration du nouveau commissaire général de la Police Nationale Congolaise (PNC), le lieutenant général Dieudonné Amuli Bahigwa, faite à l’issue de la cérémonie de remise reprise avec son prédécesseur, le général Charles Bisengimana.
A cette occasion, Dieudonné Amuli Bahigwa a indiqué que la priorité de sa mission sera la formation des policiers.
« …Les missions qui me sont confiées, ce sont les missions habituelles de la police : sécuriser la population et ses biens pour qu’il n’y ait pas de problèmes. Pour le moment, je crois que la mission particulière est de remonter le niveau de la Police. Des défis à relever nous attendent, il faut commencer par former les policiers en premier », avait-il annoncé.
Cette déclaration a fait l’objet d’un sondage d’opinion initié par radiookapi.net, une chaîne parrainée par la Mission de l’ONU pour la Stabilisation du Congo (Monusco).
Selon les résultats de ce sondage, 65% de personnes interviewées, soit 380 sur un total de 583, ont déclaré que la priorité du nouveau chef de la PNC doit être de mettre fin au banditisme urbain sur toute l’étendue du territoire national ; 25%, soit 146 interviewés, ont souhaité voir l’actuel commissaire général s’atteler, en priorité, à recruter et former de nouveaux policiers, tandis que 11% (soit 65 personnes interrogées) estiment que la priorité doit être d’équiper les policiers.
Rétablir la confiance entre la police et la population
A la lumière de ces points de vue, une nette divergence apparaît entre, d’une part, le nouveau commissaire général de la PNC et les participants au sondage, d’autre part. Se référant à la maxime « Vox Populi, Vox Dei » (la voix du peuple, c’est la voix de Dieu), les analystes se demandent si, dans le but de répondre concrètement aux aspirations profondes de la population congolaise en proie à une criminalité toujours croissante, le lieutenant général Dieudonné Amuli Bahigwa va rester campé sur sa position, ou plutôt changer d’avis, afin de s’engager urgemment à mener, en priorité, une lutte sans merci contre les actes de violence qui endeuillent, chaque semaine, pour ne pas dire chaque jour, cette population déjà trop meurtrie par la cherté de la vie.
Une réponse affirmative à pareille question permettrait, sans nul doute, au commissaire général entrant de la PNC de marquer un pas décisif vers le rétablissement de la confiance entre les Congolais et la police. « … Notre mission consiste à sécuriser la population. Pour que les gens soient calmes et en sécurité, il doit y avoir une confiance entre la population et la police pour un mariage tout fait », a-t-il ajouté dans son mot de circonstance lors de la remise et reprise.
Sous cet angle, le lieutenant général aura, en effet, prouvé qu’il est attentif aux doléances du peuple qui pourrait, désormais, s’attendre à l’amélioration de leur situation sécuritaire.
Par Marcel Tshishiku