Après l’attaque du marché central vendredi dernier : Les Congolais exigent toute la lumière sur ce drame
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En attendant, une reprise timide des activités est observée sur les lieux depuis samedi dernier
Le grand marché de Kinshasa, communément appelé « Zando », a été attaqué par des hommes armés et non identifiés, le vendredi le 14 juillet 2017. L’incursion a causé la mort de quelques personnes parmi lesquelles l’administratrice dudit marché, Mme Chantal Mboyo.
Le bilan officiel fait également état de la mort du sous-commissaire adjoint Kamambuzu du sous-commissariat de la police de l’avenue Rwakadingi, et de six policiers grièvement blessés lors des affrontements avec les assaillants qui ont réussi à répartir, à l’exception d’un d’entre eux qui aurait été appréhendé.
Mais, le flou reste entier quant au nombre de civils qui ont péri dans cette attaque. Certaines sources font état de plusieurs corps qui auraient été retrouvés sur les lieux après cette attaque dont les auteurs ne sont toujours pas identifiés.
Difficile de savoir aussi pourquoi ces assaillants qui étaient munis des machettes et de quelques armes à feu ont ciblé l’administratrice du marché dont le corps aurait même subi un traitement dégradant de la part des assaillants. Cette incursion menée plein jour qui a semé la panique au sein de la population à travers la capitale a aussi provoqué l’évasion des prisonniers qui se trouvaient dans des amigos du grand marché. Des coups de feu nourris ont créé une panique générale offrant du coup l’occasion aux délinquants de se livrer allègrement au vol des marchandises.
Excédés par des scènes délictuelles à répétition qui narguent impunément les autorités congolaises, Les Kinois qui exigent toute la lumière sur ce drame veulent bien savoir ce qui se cache derrière de telles barbaries, alors que les Congolais attendent l’organisation de l’élection présidentielle prévue cette année. Scrutin qui doit consacrer la première transition démocratique en RDC après les deux mandats de règne que Joseph Kabila vient de totaliser à la tête du pays.
Pour que la vérité éclate, la lumière doit donc être faite sur l’identité réelle des assaillants qui ont pris d’assaut le grand marché de Kinshasa vendredi dernier. Cette attaque intervenue au début des après-midi a mis toute la ville en débandade, causant des morts et d’importants dégâts matériels. Selon certains témoins, cinq personnes auraient trouvé la mort. Parmi les victimes de cette attaque, il ya Mme Chantal Mboyo, l’Administratrice de ce marché et son garde du corps et d’autres personnes non identifiées.
Du côté de la Police Nationale Congolaise on parle de deux morts et six blessés secourus par la population et actuellement aux soins à l’hôpital provincial de référence de Kinshasa(ex-Mama Yemo). A côté de ces victimes, deux commissariats de la police ont été incendiés ce qui a encore occasionné une nouvelle évasion.
Un malheur qui a fait le bonheur des « Shégués »
Il faut signaler que cette panique n’a pas permis aux commerçants de bien sécuriser leurs marchandises dans la mesure où tout le monde prenait sa direction pour sauver sa vie. Situation qui a donné l’occasion aux délinquants(Shegués) de faire la fête en pillant les marchandises et d’autres biens de valeur.
Reprise timide des activités depuis samedi dernier
L’attaque de vendredi 14 juillet dernier n’a pas permis à tous les commerçants qui œuvrent dans ce grand marché de bien reprendre leurs activités. La reprise reste très timide depuis cette triste journée que les Kinois auront du mal à oublier. Certains commerçants passent au marché central seulement pour essayer de comprendre ce qui s’est passé réellement et pourquoi les assaillants ont particulièrement ciblé l’administratrice dudit marché, alors que plusieurs magasins et boutiques restent encore fermés.
La plupart de curieux qui ont fait le déplacement étaient rassemblés samedi devant le bureau de l’administratrice du grand marché de Kinshasa tuée dans les affrontements avec son garde du corps. Au lendemain de l’attaque, plusieurs vendeurs n’ont pas ouvert leurs commerces par respect pour ceux qui ont perdu leur vie et affirment être encore sous le choc. D’autres, par contre, ont repris leurs affaires, expliquant que l’attaque est déjà passée.
Au pavillon 2, les étales sont restés vides samedi. Pas d’articles exposés. Les pagnes qui y sont habituellement vendus étaient introuvables. C’est ce pavillon qui abrite les bureaux de l’administration du marché assassinée et de la police.
La population de la capitale visiblement encore traumatisée exige des autorités tant de la ville que du Gouvernement central toute la lumière sur le bilan de ce drame. Surtout que du règne du maréchal Mobutu, le marché central de la capitale n’a été l’objet d’une telle attaque.
Par Thony Kambila