Ces unités de production des Congolais ont du mal à se tenir face à la dépréciation continue du Franc congolais et la concurrence déloyale des supermarchés des étrangers!

«Je suis en train de chercher à me lancer dans une autre affaire. Les activités de vente des produits de première nécessité me font mal à la tête à cause de l’inflation de la monnaie nationale», déclare un propriétaire et vendeur dans une boutique à Kinshasa.

Ce tenancier de boutique n’est pas le seul à se plaindre de la dépréciation continue du Franc congolais qui complique la tâche à beaucoup d’autres responsables de petits commerces dans la ville province de Kinshasa. Dans beaucoup de ces unités de production, les étalages se vident, les marchandises ne sont pas renouvelées.

La raison est donc simple. C’est chaque jour que le taux de la monnaie nationale se déprécie face à la devise étrangère. Ainsi, au niveau des boutiques et magasins, après avoir coulé leurs marchandises, le temps d’aller s’approvisionner, les prix prennent l’ascenseur du côté des grossistes.

De ce fait, on achète moins de produits que prévus, parce qu’il y a inflation du Franc congolais. Les grossistes ont réajusté les prix de leurs produits par rapport au taux de change sur le marché. Du coût, les vendeurs en détail, surtout ceux qui détiennent les boutiques et magasins, ont du mal à renouveler les mêmes stocks ou plus de marchandises coulées bien avant d’aller s’approvisionner. Beaucoup sont ceux qui frôlent la faillite.

Concurrence déloyale des supermarchés

Un autre problème, c’est la concurrence déloyale à laquelle font face les responsables des boutiques et magasins de produits de première nécessité. Il s’agit des supermarchés des étrangers dont la plupart se livrent dans des petits commerces réservés aux nationaux, ce qui est formellement interdit par la loi.

Mêmes les Chinois qui avaient envahi, à un certain moment, les rues de Kinshasa, et avaient mis dans une situation inconfortable les nationaux de petits commerces, sont en train, eux aussi, de fermer en masse. Ils ne tiennent pas face à la concurrence déloyale de ces supermarchés qui vendent en détail les mêmes produits que les Congolais qui se livrent à de petits commerces et au même prix.

Ces supermarchés vendent même dans des «Malewa», entendez des restaurants de fortune à Kinshasa. Le fufu, pondu (feuille de manioc), diverses sortes de poissons et autres légumes font partie de leurs menus. Sans oublier la viande, même du gibier comme dans un restaurant à Lingwala où à Barumbu. A l’allure où vont les choses, les Congolais qui se livrent aux petits commerces, auront du mal à tenir le cou et résister à cette concurrence.

Vivement l’application de la loi sur les petits commerces

Beaucoup sont ceux qui réclament que la loi sur les petits commerces dans le pays soit respectée et appliquée» afin de protéger les nationaux qui font face, chaque jour, à une concurrence déloyale des commerçants étrangers disposant de beaucoup d’argent et opérant en RD Congo sans tenir compte des lois nationales.

La loi sur les petits commerces, bien qu’existante, ne s’applique pas, sinon difficilement sur l’ensemble du pays pour ne pas parler de la RD Congo. C’est ainsi que, les voix se lèvent pour réclamer la stricte application de cette loi, sous forme d’un arrêté au niveau du ministère du Commerce. Tout comme, l’Etat congolais doit préciser la limite de l’application de cet arrêté afin d’éviter toute confusion dans l’exercice des petits commerces dans le pays.

Par Lucien Kazadi T.