7 mois après la signature de l’Accord de la Saint Sylvestre, Mise sur pied du CNSA :réunion de prise de contact hier
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Le Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) a tenu sa première réunion, hier lundi 03 juillet 2017 dans une des salles des conférences du Palais du Peuple, sous la direction du président de l’Assemblée nationale. Aubin Minaku a reconnu avoir organisé cette rencontre de prise de contact pour briefer les délégués concernés par cette structure d’appui à la démocratie autour de la correspondance ,portant sur les candidats présentés par les différentes composantes, adressée au Président de la République.
C’est en se confiant à la presse ,à l’issue de la réunion tenue à huis-clos, que le Speaker de l’Assemblée nationale a indiqué la procédure à suivre de manière « que le CNSA puisse démarrer en toute responsabilité et en toute quiétude » .Pour lui, le CNSA est une structure capitale pour les mois qui suivent.
« C’est la structure qui permettra en toute responsabilité, conjointement avec le gouvernement et la CENI, de finalement, mettre à la disposition du peuple congolais un calendrier électoral tenant compte avec beaucoup de responsabilité, de tous les paramètres d’ordre constitutionnels, juridique ,technique et logistique », a renchéri Aubin Minaku Ndjalandjoko. Il a aussi indiqué toute l’importance de cette structure dont l’importance, au delà de la paix et de l’unité nationale, est d’arriver à l’organisation des élections .
Toujours devant la presse, Aubin Minaku a rappelé que lui et son collègue Léon Kengo du Sénat ont reçu mandat du Président de la République en vue d’agir pour son compte et d’organiser la première réunion du CNSA au cours de laquelle il sera question de valider les mandats ,de constater le consensus concernant le président du CNSA, de recevoir les noms des membres du bureau selon les composantes et d’enclencher le processus de rédaction du règlement intérieur provisoire de la structure selon l’Accord du 31 décembre et l’Arrangement particulier. Cette première réunion sera convoquée au retour du Président du Sénat au pays.
Plusieurs acteurs politiques signataires de l’Accord de la Saint Sylvestre, issu des travaux du Centre Interdiocésain supervisés par les Evêques de la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo), étaient présents à cette rencontre, alors que Vital Kamerhe, carte majeure, a brillé par son absence.
Des sources concordantes signalent que le coordonnateur de l’Opposition signataire de l’Accord politique du 18 octobre 2016, le président de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise), qui sollicite de plus en plus un rapprochement avec le Rassemblement aile-Limete, a boycotté les travaux de la mise en place du CNSA de suite d’une déception.
L’autre absence remarquée est celle de la secrétaire générale du MLC, Eve Bazaïba Masudi, qui voit l’un de ses adjoints, Fidèle Babala prendre sa place dans ces genres des rencontres pour le compte de l’Accord du 31 décembre 2016. Eve Bazaïba n’avait signé l’accord de la Saint Sylvestre qu’après pressions exercées sur elle.
Depuis lors, c’est Fidèle Babala qui a pris le devant pour signer «l’Arrangement particulier» et participer à des rencontres en rapport avec l’application de cet accord élaboré hors du délai constitutionnel. Le secrétaire général adjoint du MLC, Fidèle Babala, s’ést fait accompagner d’un des cadres du parti en l’occurence Jacques Lungwana.
Du côté du Rassemblement-Kasa-Vubu, son président Joseph Olenghankoy a répondu personnellement à l’appel du délégué du chef de l’Etat, le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku. Il en est de même en ce qui concerne plusieurs autres personnalités politiques et de la société civile.
Il a donc fallu attendre six mois pour voir les présidents des deux chambres du parlement démarrer, sur instruction du président de la République, des consultations le lundi 3 juillet 2017 au Palais du peuple, en vue de la mise en place de cette structure qui fait office de police de la Ceni et du gouvernement pour le respect de l’Accord obtenu sous la médiation de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (Cenco).
Kamerhe-Olenghankoy-Bazaïba : la rude bataille s’annonce
Il convient de noter que plusieurs personnalités ont déjà affiché leurs ambitions pour piloter le CNSA. Parmi celles-ci, Vital Kamerhe, président national de l’Union pour la nation congolaise (UNC) qui ne rêve que ce poste, depuis le décès du patriarche Tshisekedi, au regard de son poids politique, allusion faite à sa troisième place lors de la dernière présidentielle, derrière Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi.
Au lendemain de la mort du président du Conseil de suivi, le patriarche Etienne Tshisekedi, joseph Olenghankoy, leader des FONUS, a créé une aile du Rassemblement, avec son siège dans la commune de Kasa-Vubu. Depuis, ce dernier se considère comme remplaçant valable de l’illustre disparu au Conseil national de suivi de l’Accord. C’est à ce titre et dans cette confusion que Joseph Kabila l’avait consulté pour nommer l’actuel Premier ministre, Bruno Tshibala, pourtant exclu de l’UDPS.
Dans l’entre-temps, depuis décembre dernier, Eve Bazaïba, secrétaire général du Mouvement de Libération du Congo (MLC), n’a jamais caché ses ambitions de briguer le même poste, estimant qu’il n’était pas logique que la Primature et le CNSA soient dirigés par des personnalités issues d’une même famille politique (sic).
« Comment le père peut-il contrôler le fils ? », se demandait-elle du vivant d’Etienne Tshisekedi. Cet argument ne tient plus aujourd’hui, car le premier ministre choisi par Joseph Kabila ne fait pas partie de l’Udps, encore moins du Rassemblement créé par Etienne Tshisekedi.
Or, selon l’esprit du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, c’est Pierre Lumbi, l’actuel président du Comité des sages, qui doit succéder à Tshisekedi à ce poste. Mais sa famille politique a levé l’option de tout abandonner en termes de partage du pouvoir, pour focaliser son attention et son énergie sur les élections prévues au mois de décembre 2017.
Des scrutins qui excluent d’office Joseph Kabila, dès lors que celui-ci a déjà épuisé ses deux mandats à la tête du pays, conformément à la Constitution. Aubin Minaku qui ne voit pas les choses de cette manière tend la main au groupe de Limete pour qu’il participe à la première prévue au retour de Léon Kengo. Le Speaker de l’Assemblée nationale s’est aussi confié dans ce sens à la presse, après la réunion tenue hier à huis-clos au Palais du peuple.
Par LKT et LM