Au terme d’un atelier tenu du 27 au 28 juin 2017 à Kinshasa : Le «code de bonne conduite» en période électorale signé par des journalistes
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Pendant deux jours, ces professionnels des médias ont été sensibilisés sur le thème «Médias et élections en RD Congo» par le président de la CENI, Corneille Nangaa, et par d’autres experts
Le Centre d’Informations électorales (CIEL), installé dans la Maison des élections, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, a servi de cadre à un atelier de sensibilisation des professionnels des médias du 27 au 28 juin 2017, autour du thème «Médias et élections en RDC».
Une soixantaine de journalistes ont pris part à ces travaux initiés par la CENI (Commission électorale nationale indépendante) avec l’appui des partenaires technique et financiers, parmi lesquels le PNUD, dans le cadre du Programme d’appui au cycle électoral au Congo (PACEC), l’Union Européenne, l’USAID, la MONUSCO, le Canada et la Suède.
A l’ouverture, lancée par le président de la CENI, Corneille Nangaa, la cérémonie a été rehaussée par la présence du ministre congolais de la Communication et des Médias, Lambert Mende, celui de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel, Gaston Musemena, du président du CSAC (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, Tito NDOMBI, et de la directrice-pays du PNUD, Priya Gajral.
A cette occasion, le responsable du CIEL, Désiré Baere , a fixé les objectifs de l’atelier qui vise à sensibiliser les professionnels des médias sur leur rôle et le comportement qu’ils doivent adopter, afin qu’ils contribuent par leur travail au parachèvement d’un processus électoral voulu démocratique, apaisé et crédible.
Prenant la parole, la directrice-pays du PNUD a salué l’efficacité du partenariat entre la CENI et son institution. PRIYA GAJRAL a rappelé aux participants le rôle capital qu’ils ont à jouer au cours du processus électoral en cours. Selon elle,le PNUD encourage tous les journalistes à porter auprès des électeurs une information neutre et équilibrée pendant le processus électoral.
Dans son mot de circonatance, le ministre de la Communication et médias, Mende OMALANGA, a interpellé les journalistes sur leur responsabilité, en les invitant à ne point se substituer ni aux acteurs politiques, ni à la centrale électorale.
Pour le président de la centrale électorale, M. Corneille Nangaa, cet atelier est une occasion qui consolide le partenariat entre la CENI et les médias. «Un partenariat voulu efficace», a-t-il insisté. Tout en promettant de mettre à la disposition de la presse toute l’information relative au processus électoral, Corneille Nangaa a exhorté les journalistes à prendre conscience de leur rôle dans la société, principalement en ce moment de grande tension.
Premier jour riche en communications et débats
Les activités de la première journée se sont déroulées en trois panels. Le premier sous-thème a porté sur «Les élections en RDC: cadre légal, institutionnel et défis», exposé fait par le président Corneille Nangaa. Celui-ci a, avant tout, fait l’état des lieux complet du processus électoral, et principalement de l’opération de révision du fichier électoral.
Il a indiqué que la CENI a atteint le cap de plus de 30 millions d’électeurs enrôlés sur les 42 à 45 millions attendus. Statistiques et chiffres à l’appui, le président Nangaa a rappelé le chemin qui reste à parcourir, tout en relevant les défis et obstacles auxquels est confrontée la centrale électorale congolaise.
Les participants ont suivi le deuxième panel portant sur «la gestion de l’information en période électorale dans un contexte de crise», animé par le président du CSAC, Tito NDOMBI. Celui-ci a fustigé certains manquements, dont font montre les professionnels des médias. Le président du CSAC a insisté sur le respect des normes d’éthique et de déontologie, ainsi que sur la responsabilité sociale des journalistes.
Le troisième panel a porté sur «L’organisation des élections en temps de crise en Afrique: quelles leçons à tirer pour les médias congolais ». Au cours du troisième panel animé par Kacou ASSOUKPE, directeur de la division électorale de la Monusco, cet expert des questions électorales a demandé aux journalistes congolais de bannir toute attitude pouvant mettre en péril la vie de leurs concitoyens.
Ce que les médias attendent de la CENI
La deuxième journée a été consacrée de ce que les médias attendent de la centrale électorale, et obstacles des médias ainsi qu’à l’adoption de la Charte de bonne conduite pour les journalistes en période des élections. Maître KASENDE, conseiller principal du Vice-président de la CENI, a résumé ainsi les attentes de la centrale électorale en quelques points.
Il s’agit de permettre aux journalistes de connaitre la CENI et les différents textes afin de les vulgariser; de former les journalistes sur les questions électorales; de doter les journalistes des connaissances et outils leur permettant de contribuer largement aux objectifs de la CENI.
Difficultés des médias en période électorale
Après avoir rappelé les missions fondamentales des médias d’informer, de former et de divertir, le rapporteur du CSAC, Chantal Kanyimbo, a relevé quelques contraintes qui pèsent sur la bonne pratique professionnelle. L’obstacle le plus pernicieux semble être, selon elle, la précarité économique des journalistes et des entreprises de presse. Cette situation a un réel impact sur le traitement du contenu. Un autre obstacle est l’insuffisance ou parfois l’inadéquation du cadre légal en général.
Chantal Kanyimbo a aussi évoqué l’absence de la maîtrise du cadre règlementaire de la profession par plusieurs journalistes. La non-observance du Code de déontologie du journaliste congolais est, en effet, à la base d’un comportement non-conforme aux exigences du métier. La méconnaissance de la loi du CSAC et des directives édictées, principalement celle concernant la campagne électorale à travers les médias.
Adoption d’un Code de bonne conduite
Au chapitre des propositions, les participants ont souhaité que les journalistes aient un peu plus de place dans les activités de la CENI, principalement lors des déplacements sur terrain. Le président de la CENI a pris bonne note de cette proposition et de celle de l’implication des médias sur la sensibilisation de la population dans toutes les langues.
A l’issue de l’atelier, un «Code de bonne conduite» des journalistes congolais en période électorale été signé par les journalistes ayant pris part aux travaux. Le document signé comprend 10 chapitres qui engage les journalistes à soutenir, notamment, la tenue des élections démocratiques, libres, justes, apaisées et transparentes.
Par Lucien Kazadi T.