Le débat sur le respect des accords signés par les opérateurs politiques congolais sur la vie politique de la RDC poursuit son cours normal. Les défenseurs de la thèse du non respect de ces accords ont une raison de plus pour étayer leurs arguments :

le cas Franck Diongo, Président du Mouvement Lumumbiste Progressiste « MLP »,  condamné à cinq ans de prison depuis décembre 2016 pour « arrestation arbitraire et détention illégale aggravée », une infraction qui n’existe pas en droit congolais selon son avocat, Me Nico Mayengele.

Prisonnier politique,  Franck Diongo est un cas emblématique parmi tant d’autres. L’accord de la Saint Sylvestre avait pourtant recommandé de l’élargir en vue de la décrispation politique au terme de l’accord politique signé par la classe politique sous l’égide de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, « CENCO ».  Malheureusement pour lui et pour ses compagnons codétenus à la prison centrale de Makala « PCM »,  la justice congolaise a fait fi de cette recommandation politique pour maintenir les bénéficiaires de l’amnistie  générale en prison.

Au passage, on peut citer un autre cas, celui du leader du parti Bundu dia Mayala, Ne Muanda Nsemi pour ne pas le citer.  Député national de son état, l’élu du peuple devrait quitter la prison pour être placé en résidence surveillée sur base d’un arrêt rendu par la Cour suprême de Justice. Mais le parquet général de la République a foulé aux pieds la décision de la plus haute Cour, estimant que l’intéressé devrait rester en prison.

Toutefois, profitant de l’évasion historique et spectaculaire survenue le 17 mai 2016, il a choisi de recouvrer l’air de la liberté en franchissant les portes de la prison. Et depuis, l’homme ne s’est jamais manifesté en public ni en privé. Les cas illustrant le non respect des accords politiques sont légion.

L’avocat de Franck Diongo, Me Nico Mayengele, disions-nous, a rencontré son client à la PCM.  Le moral de ce dernier est haut. Il est serein et poursuit la lutte dans sa cellule, a-t-il assuré.  Me Mayengele a rappelé que l’arrestation de l’opposant radical a été émaillée de beaucoup d’irrégularités sur le plan procédural et l’honorable député a été condamné sur base d’infraction qui n’existe pas en droit congolais.

D’autre part, la composition de la cour qui faisait office de cour de cassation n’était pas régulière : un seul président de chambre au lieu de trois.  Les requêtes en inconstitutionnalité soulevées n’ont pas été prises en compte car, soutien l’avocat, Franck Diongo devrait être condamné à tout prix.  Rappelons que le verdict a été rendu en présence de l’intéressé, malade, assis sur une chaise roulante et sous perfusion.  Il a été condamné malgré tout à 5 ans de prison.

Par G.O.