Face à la crise politique qui secoue la RDC : Le FLNC et Alliés proposent un retour à la CNS !
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Selon le secrétaire général de la plate-forme « OTAP » réunissant ces forces politiques, la relance des travaux de la Conférence nationale souveraine permettra d’honorer les Congolais qui ont sacrifié leurs vies pour l’instauration de la démocratie en RD Congo
Le parti « Front de Libération National du Congo » (FLNC) et Alliés ont exprimé, samedi le 17 juin, leur détermination à relancer la Conférence Nationale Souveraine (CNS) commencée en 1990 et fermée en 1992 par le maréchal Mobutu.
Ce message a été lancé par le secrétaire général de l’Opposition Transitoire pour l’Appui du Peuple (OTAP), une plate-forme regroupant ces forces politiques, dans son discours de bienvenue à la réunion de concertation et de préparation des assises de la CNS.
Cette réunion a eu lieu au siège national et international du FLNC sur l’avenue de l’Indépendance, au quartier Mitendi/Joli-Site, à Mont-Ngafula, une commune de la ville de Kinshasa. « La réouverture et la clôture de la CNS (forum du peuple) permettront d’honorer tous les fils et filles de notre pays qui sont morts et ceux qui sont encore vivants, qui ont lutté et sacrifié leurs vies pour l’instauration de la démocratie dans notre pays.
Nous avons le devoir de faire entendre cette voix et de faire aboutir ce schéma de sortie de la crise avec vous, avec les autres qui se joindront à nous et avec le peuple congolais pour aller dans une dynamique de construire ensemble et se projeter dans un avenir prospère pour notre pays », a indiqué le secrétaire général de l’OTAP.
Une prévoyance négligée
Remerciant le Président de la République d’avoir autorisé cette réunion, le secrétaire général de l’OTAP a rappelé que, sur base des analyses au regard du climat politique dans le pays, le FLNC avait annoncé, depuis 2014, le glissement qui se pointait à l’horizon 2016 et aboutirait à une transition troublée.
Joseph Mukendi a précisé que, vers la fin du dernier mandat du pouvoir en place et anticipant sur les perspectives de ce glissement que le ce pouvoir s’ingéniait pour sa mise en place, le FLNC et Alliés avaient pris l’initiative d’approcher ce même pouvoir en date du 25 novembre 2016 en vue d’une concertation avec le peuple, dans un forum national, pour la tenue de la CNS.
« L’accord a été donné pour consulter les autres forces vives du pays afin d’aboutir à la réouverture et à la clôture de la CNS, comme l’unique voie et le chemin vers la sortie de crise qui sévit dans notre pays depuis l’indépendance de 1960 jusqu’à ce jour.
Pour le FLNC et Alliés, il était important de réunir les acteurs politiques au pouvoir, ceux de l’Opposition, de la société civile, des concessions religieuses, les chefs coutumiers, la jeunesse, la diaspora, dans un forum du peuple se concertant avec lui-même », a poursuivi Joseph Mukendi, ajoutant que ces consultations ont été stoppées au profit du Dialogue de l’Union Africaine (UA), puis des Accords du 31 décembre 2016, dont l’approche était plus une stratégie qu’une solution du peuple lui-même.
Et de poursuivre : « De ces Accords, nous vivons aujourd’hui les effets de résignation, pour les uns ; de déception, pour les autres ; et d’isolement pour les autres (encore), sur fond de l’illégalité institutionnelle qu’on a voulu corriger ». Ensuite, le secrétaire général Joseph Mukendi a expliqué que, quel que soit le nombre de dialogues organisés et que, sans conciliation, sans réconciliation, l’issue sera la même et ce sera une honte pour l’élite congolaise à la face du monde.
De son avis, la CNS n’est pas un 3ème dialogue, mais l’expression de la bonne volonté, de la bonne foi, de la bonne conscience, du courage et une occasion de rassembler les sages politiques et les représentants, afin de corriger les erreurs ou de suppléer à la carence que les autres mettent en relief, dans le but de léguer à la jeunesse congolaise la culture de l’alternance politique démocratique.
Trouver une solution durable face la crise congolaise
Autrement dit, la CNS reste comme recours, comme source d’inspiration et seul chemin permettant la sortie de la crise en RD Congo et, selon le FLNC et Alliés, cette vision est connue de l’élite congolaise et a été soutenue dernièrement par Mgr Laurent Mosengwo Pasinya qui avait dirigé la CNS.
« Les résolutions de la CNS existent encore et restent comme un patrimoine national, car elles privilégient ce qui est de commun entre nous, c’est-à-dire, notre pays, notre nation et notre souveraineté. Elles permettent d’éviter toute démarche de division, d’exclusion et de non cohésion nationale.
Nous aurons, grâce à elles, un Etat fort dans un pays unifié avec un peuple réconcilié », a conclu le secrétaire général. Pour sa part, président national du FLNC et autorité morale de l’OTAP, Kapend Elie Kanyimbu a, dans son mot de circonstance, énuméré les points inscrits à l’ordre du jour de la réunion du samedi. Il a affirmé que cette réunion était également la cérémonie d’ouverture des travaux de la CNS.
Enfin, le porte-parole résident intérimaire du FLNC, Eric Mayoyo, a expliqué à la presse que l’objectif visé est de trouver une solution durable à la crise dans laquelle le Congo Démocratique a basculé depuis son accession à l’indépendance en 1960 et que tous les partis prendront part active à la CNS, y compris ceux de la Majorité Présidentielle (MP) et de l’Opposition, ainsi que la société civile.
Par Marcel Tshishiku