Ebola : l’épidémie du Bas Uele maitrisée
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Selon le ministre de la Santé, aucun nouveau cas n’a été signalé depuis 21 jours qui correspondent à la période d’incubation de cette terrible maladie
Le ministre de la Santé publique de la RDC, le Dr Oly Ilunga Kalenga, a déclaré le vendredi 2 juin dernier à Kinshasa que la propagation de l’épidémie de maladie à virus Ebola, survenue depuis le 22 avril 2017 dans la zone de santé de Likati, province du Bas-Uélé au nord du pays, a été maitrisée en date du 02 juin 2017, indique l’Agence Congolaise de Presse (ACP).
Le ministre de la Santé a fait cette annonce au cours d’un point de presse qu’il a tenu en son cabinet, en présence du directeur de l’INRB (Institut National de Recherches Biomédicales), le professeur Muyembe Tamfum, et du représentant de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en RDC, le Dr Allarangar Yokuidé.
« A ce stade, nous pouvons dire que la propagation de l’épidémie a été maitrisée et ce, grâce à la qualité des experts nationaux et internationaux dépêchés dans la zone de santé, à la rapidité de la riposte sanitaire coordonnée au niveau central et, probablement aussi, grâce à d’autres facteurs liés au contexte local qui doivent encore faire l’objet d’investigations scientifiques », a-t-il précisé.
Selon le Dr Oly Ilunga, la période d’incubation maximale du virus Ebola étant de 21 jours et vu qu’aucun nouveau cas n’a été déclaré depuis le 11 mai, date correspondant à l’isolement du dernier cas confirmé, la RDC passe maintenant dans une deuxième phase qui est celle de la surveillance renforcée.
Le ministre de la Santé a fait le bilan de l’épidémie en précisant que du 21 avril à ce jour, la RDC comptabilise sept (7) cas d’Ebola dont trois (3) probables, car antérieur à l’investigation, et quatre (4) confirmés au laboratoire.
De tous ces cas, a-t-il dit, on note quatre (4) décédés. « Aucun professionnel de santé n’a développé la maladie, aucun contact des patients décédés n’a développé une fièvre virale », a-t-il affirmé.
Au vu des données épidémiques, c’est l’ensemble de mesures conventionnelles de santé publique, déployées par le comité national de coordination de la riposte à Ebola, qui ont permis de contrôler l’expansion de l’épidémie. Toutefois, la fin de l’épidémie ne pourra être déclarée que si au bout de 42 jours, soit deux fois la période d’incubation de la maladie, aucun nouveau cas n’est notifié dans la zone de santé de Likati.
Les professionnels des médias appelés à sensibiliser la population pour prévenir la maladie à virus Ebola
La commission chargée de la communication et de la mobilisation sociale du Comité national de coordination de la riposte à Ebola a organisé samedi au siège de l’OMS à Kinshasa un briefing à l’intention des professionnels des médias, essentiellement des communicateurs en santé et des membres du Réseau des Journalistes Amis de l’Enfant (RJAE). Un vibrant appel leur a été lancé pour qu’il s’implique dans la sensibilisation de la population aux précautions à prendre pour éviter de contracter le virus Ebola.
Des experts de l’OMS sont intervenus pour expliquer aux professionnels des médias la maladie à virus Ebola et les mesures d’hygiène à observer pour éviter cette maladie afin qu’ils puissent à leur tour l’expliquer au grand public à travers leurs productions médiatiques.
La maladie à virus Ebola, autrefois appelée «fièvre hémorragique à virus Ebola», est une maladie très dangereuse, contagieuse et très meurtrière provoquée par un virus. 60 à 90 % de malades décèdent des suites de cette maladie. Il n’existe pas de traitement contre cette maladie. Mais si le malade bénéficie tôt d’une prise en charge, il pourrait augmenter ses chances de guérison. La prévention reste le seul moyen efficace !
Les singes, les chimpanzés, les gorilles, les rats, les chauve-souris, les antilopes et les porcs ainsi que des animaux trouvés morts dans la forêt jouent un grand rôle dans la transmission du virus à l’homme.
Pour éviter la maladie à virus Ebola dans une communauté, il est recommandé ce qui suit : éviter tout contact avec le sang, la salive, les urines, les selles, les vomissures, la sueur d’un malade d’Ebola ; ne pas toucher un malade d’Ebola si on n’est pas protégé par des gants, une blouse, des masques, des lunettes, un bonnet ou des bottes de protection ; ne pas toucher ni manipuler le corps d’une personne décédée d’Ebola ; ne pas toucher ni consommer la viande d’animaux trouvés morts ; lavez-vous les mains à l’eau propre et au savon ou à la cendre avant de manger, après avoir été aux toilettes et au retour à la maison pour vous protéger contre la maladie à virus Ebola.
Les professionnels des médias ont appris qu’il existe plusieurs candidats vaccins contre Ebola, mais aucun d’eux n’a encore été homologué. Un candidat vaccin américain qui a fait ses preuves en Afrique de l’ouest pourrait être expérimenté dans la zone de santé de Likati auprès des volontaires autour des cas confirmés d’Ebola.
Par Norbert Tambwe