Elections, Constitution, Référendum… : Joseph Kabila entretient encore le flou
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La révision constitutionnelle étant un non-sens total pour lui mais il laisse planer de nouveau le suspense en soulevant l’éventualité d’une consultation populaire à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel
A son retour, le samedi 3 juin dernier, en provenance de Mbuji-Mayi, Chef–lieu du Kasaï Oriental, où il a bouclé sa mission entamée le mardi 30 mai par Kananga, pour raison de sécurité dans le Grand-Kasaï, le Président de la République a accordé une interview à l’hebdomadaire allemand « Der Spiegel ».
A travers les réponses qu’il a données, il se dégage que Joseph Kabila est loin d’émettre sur la même longueur d’ondes que de nombreux Kinois, à l’instar d’autres Congolais précédemment ,qui se bousculent pour se faire enrôler en vue de participer à la fin de cette année aux élections présidentielle, législatives et locales, telles que décidées lors de l’Accord de la Saint-Sylvestre, source de légitimité de toutes les institutions politiques après le 19 décembre dernier.
Même s’il tient, comme il l’a exprimé au Magazine allemand, à la tenue des élections dites parfaites avant de reconnaitre le pouvoir de l’organisation de celles-ci par la CENI. Ces élections qu’il souhaite se tiendront aussi vite que possibles sans référence à la période indiquée dans l’Accord signé par les délégués de la Majorité présidentielle dont il est l’autorité morale.
Il reconnait n’avoir rien promis par rapport à la tenue des scrutins. La réponse ne rassure pas du tout et indique bien que le Président de la République laisse planer davantage le suspense, alors qu’en présidant le Premier conseil des ministres, il avait rappelé au Premier ministre Bruno Tshibala les principales missions assignées à son gouvernement, dont la tenue des élections.
Par rapport à la révision constitutionnelle, il a brandi son intention de ne pas porter atteinte à la Constitution. « Je suis très clair là-dessus, tout ce blabla sur le changement constitutionnel est un non-sens total », a-t-il dit, avant d’ajouter « comment je pourrais avoir un troisième mandat sans porter atteinte à la Constitution ».
Mais dans la suite de l’entretien avec la presse allemande, qui est revenue à plusieurs reprises sur le changement de la Loi fondamentale ayant pour conséquence le 3ème mandat, Joseph Kabila Kabange a lâché que « jusqu’ici nous n’avons pas entamé du tout le débat ».
Quel débat ? Peut-on vraiment s’interroger, quand on sait que plusieurs ténors de la MP réclament à cor et à cri l’organisation d’un référendum ou consultation populaire pour offrir un autre bail à leur leader, qui a fêté hier ses 46 ans d’âge ?
Les acteurs politiques et sociaux ne manqueront pas, dans les heures qui suivent, de réagir aux propos du Président Joseph Kabila.
KerK