Pour un travail décent en RDC : Syndicat Action exige la convocation du Conseil National du Travail
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Le Syndicat Action invite le gouvernement congolais à prendre au sérieux la question du travail décent en RD Congo. Pour cette organisation de syndicalistes, le bilan de la RDC en ce qui concerne le travail décent est négatif. La République Démocratique du Congo est comptée parmi les pays ayant un taux de chômage très élevé et se trouve dans un contexte où l’Etat congolais semble avoir opté pour une politique de bas salaire.
Michel Diumu, président du Syndicat Action, a fait savoir qu’en RDC 22% de la population exerce un métier. 78% sont dans le chômage de masse. Pour lui, n’étant pas structuré, l’informel en fait également partie.
« Avec un taux de chômage aussi élevé, il est difficile de parler d’un travail décent dans le pays, » soutient-il, « puisque le chômage est déjà de masse. Ceci, d’abord en termes de personnes qui ont trouvé un contrat de travail. Par ailleurs, le pays n’a pas une politique salariale.
Il n’a pas d’éléments légaux qui permettent, par exemple de tenir un Conseil National de Travail et dicter un Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG). Le salaire ne fait pas l’objet des préoccupations de ceux qui gouvernent. Ainsi depuis plusieurs années, les revendications syndicales sont plus axées sur les rémunérations », a ajouté le numéro un de cette centrale syndicale.
Pour la dite organisation, le Smig est le seul élément où le Président de la République ou le gouvernement peut intervenir dans la vie du citoyen qui travaille. Malheureusement, les gouvernements successifs n’ont pas intériorisé cette réalité. « Le 30 Avril 2008, sous la direction de la ministre du Travail de l’époque, Marie Ange Lukiana, on a eu à discuter d’un Smig. Depuis lors jusqu’à ce jour rien n’a été fait, » a déploré Diumu.
Soucieux des conditions de vie des travailleurs, ce dernier a proposé au gouvernement deux pistes pour la réalisation concrète du travail décent dans le pays. Il s’agit de l’ouverture des négociations dans le secteur public. Le gouvernement doit, en effet, discuter avec les syndicats qui sont dans le public pour améliorer la situation des fonctionnaires à travers leur protocole d’accord. Il faut également convoquer le Conseil National du Travail pour déterminer le smig. Ce dernier, explique Michel Diumu, va booster toutes les rémunérations dans le pays y compris pour le domestique.
« Si ceci est fait on aura un grand nombre des gens qui ont un salaire décent et les conditions de vies des travailleurs vont également s’améliorer, a-t-il déclaré tout en poursuivant : Proposé à 15 dollars américains par jours, le Smig pour ceux qui pensent qu’il est un peu trop, ils se trompent.
Il ne représente pas grand-chose par rapport au panier de la ménagère qui pour s’occuper de un ou deux enfants dépense plus de 15 USD par jour. Tenant compte que dans le pays il n’y a pas de revenu nous avons proposé 15 USD à discuter avec ceux qui payent. Il faut que les employeurs acceptent. Il faut que le gouvernement accepte. » a insisté l’homme.
Par Carroll Madiya