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Dans un entretien spécial avec la presse : Alexis Mutanda charge l’AFDL sur ses 20 ans au pouvoir

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Dans un entretien spécial avec la presse : Alexis Mutanda charge l’AFDL sur ses 20 ans au pouvoir

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Pour le secrétaire général honoraire de l’UDPS, ce parti politique qui a joué un rôle d’avant-garde dans la lutte contre la dictature de Mobutu, a relevé que la RD Congo est depuis jetée dans le ravin par ces troupes venues avec L-D Kabila!

Alexs Mutanda17 mai 1997-17 mai 2017, cela fait 20 ans depuis que l’Alliances des Forces Démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) avait fait son entrée triomphale à Kinshasa, chassant ainsi le Maréchal Mobutu de la tête de la République Démocratique du Congo, à l’époque Zaïre.

Les troupes de l’AFDL qui avaient à leur tête celui qui se faisait appelé «le Soldat du Peuple», Laurent-Désiré Kabila, avaient   été accueillies avec liesse par le peuple congolais, qui chantait la libération de l’ex Zaïre. Ainsi, 20 ans après, beaucoup de questions se posent sur la fameuse libération de la RDC,  sa situation économique ou encore la démocratisation du pays!

C’est dans ce cadre que le député national Alexis Mutanda, en sa qualité de secrétaire général honoraire de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), ce parti politique qui a joué un rôle d’avant-plan dans la lutte contre la dictature de Mobutu, et témoin averti de la prise du pouvoir en RDC de l’ADFL, a trouvé les mots justes pour analyser ces 20 ans de l’actuel régime de Kinshasa, qui est la continuité du pouvoir légué par M’Zee Kabila.

Travail en profondeur de l’UDPS

Alexis Mutanda a, d’entrée de jeu, fixé les choses sur les moyens militaires utilisés par l’AFDL qui, à son avis, n’étaient pas l’ultime recours pour chasser feu Mobutu, au pouvoir depuis près de 32 ans. Pour le secrétaire général honoraire de l’UDPS, l’AFDL venait juste parachever le travail réalisé jusque-là par l’opposition non-armée à cette époque, qui avait fait un travail en profondeur. Il a reconnu, cependant, que l’UDPS, bien qu’en tête, n’était pas la seule à avoir accompli cette tâche. L’intervenant faisait allusion à d’autres partis politiques comme le Palu (Parti lumumbiste unifié).

Alexis Mutanda a rappelé aussi qu’à l’époque, il n’y avait plus beaucoup de Congolais qui croyaient encore en Mobutu. Ce qui a abouti à ce que l’AFDL a fait, qu’il a qualifié de «  promenade de santé» lors de son entrée à Kinshasa. Cette grande personnalité du monde politique a, en outre, soutenu qu’il y avait deux actions spectaculaires avant l’arrivée de l’AFDL.

Il s’agit du discours de Mobutu sur l’ouverture de l’espace politique du 24 avril 1990, qui avait entrainé la renaissance du multipartisme dans le pays, et la tenue à Kinshasa de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) en 1991 et 1992. Ce dernier forum avait réuni les Congolais à travers leurs différents représentants. Aussi, la CNS avait mis en place un programme et avait permis l’élection du Premier ministre Etienne Tshisekedi.

Mais Mobutu avait tout fait pour freiner l’élan que le pays était en train de prendre à cette époque. Entre-temps, il était, lui-même, affaibli par une maladie incurable. C’est ainsi que l’AFDL avait réussi à parachever le travail commencé par l’opposition non-armée.

Lutte non armée

C’est de cette façon qu’Alexis Mutanda a loué la méthode de «lutte non-armée» entreprise par l’opposition. Il a même fait allusion à Savimbi, le rebelle angolais, qui avait opté pour lutte armée, mais dont la méthode s’était retournée contre lui, parce qu’il a été tué après plusieurs années de rébellion dans son pays. Et pourtant, Savimbi avait bénéficié des soutiens financiers, militaires et matériels des puissances internationales, comme les Etats-Unis d’Amérique. Il avait même le soutien de Mobutu dans l’achat d’armes de guerre.

Le député national Mutanda a expliqué que pour mener une rébellion, il faut avoir le soutien sur plusieurs plans, notamment financiers et militaires. L’AFDL avait le soutien de presque tous les pays limitrophes pendant sa rébellion.  Le Rwanda avait même servi de base arrière pour ses troupes.

Cela pour dire que la rébellion n’est pas une chose facile. Aussi, les pays qui ont soutenu l’AFDL, notamment l’Angola, l’Ouganda et le Rwanda font n’importe quoi en RD Congo pour le moment. «Bénéficier du soutien pour mener une rébellion fait perdre à un pays sa souveraineté», a-t-il soutenu.

Il a insisté que «l’UDPS avait choisi sa méthode de route. Alexis Mutanda a reconnu, par ailleurs, que l’entrée à Kinshasa de l’AFDL avait créé une euphorie auprès des populations, mais vite elles ont été désillusionnées. Pour lui, l’entrée de l’AFDL ne pouvait que créer la liesse parmi les populations, qui étaient déjà fatiguées de Mobutu, qui leur avait imposé même la façon de s’habiller.

«Tout ce qui disait Mobutu avait d’office force de loi. Les Congolais étaient presque chosifiés». Raison pour laquelle le départ de Mobutu avait provoqué la liesse parmi les populations. Mêmes certains leaders politiques de l’époque avaient compris les choses bien avant, qu’il ne fallait pas faire confiance à l’AFDL.

Le pays paie toujours la facture

Un autre problème qu’a relevé l’ancien secrétaire général de l’UDPS, c’est que l’AFDL avait dans ses rangs des personnalités qui représentaient leurs pays qui soutenaient la rébellion, qui attendaient que le pouvoir soit pris pour réclamer la paie de la facture. «Le peuple congolais paie continue à payer cette facture». «Voyez ce que l’Angola fait au niveau de l’embouchure, dans le Kongo-central, l’Ouganda au niveau du lac Edouard, le Rwanda au lac Kivu… les minerais congolais comme les cassitérites, le coltan et autres vendus par les pays voisins!»

«Aujourd’hui, le pays paie la facture de ce que certains qualifient de libération», s’est exclamé Alexis Mutanda, qui a fait, en outre, allusion aux excursions faites au pays par les armées extérieures, qui traversaient la RD Congo pour réprimer leurs ennemis, qu’ils qualifiaient des forces négatives de ces pays voisins.

«A l’époque de Mobutu, on utilisait le chemin de fer pour acheminer les minerais de Lubumbashi jusqu’à Kinshasa, un chemin de fer qui marchait…», a-t-il encore soutenu. Alexis Mutanda n’a pas manqué de parler de la Gécamines, ce fleuron économique jadis pour l’ex Zaïre, qui est aujourd’hui totalement bradée. Pour lui, «la RD Congo est jetée dans le ravin par l’AFDL!»

Par Lucien Kazadi T.

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