Session parlementaire de mars 2017 : la léthargie a trop duré
Partager
Entamés depuis près de 45 jours, les travaux de la session parlementaire ordinaire de mars 2017 ont basculé dans une léthargie sans précédent.
Des semaines entières passent sans que le Bureau de l’Assemblée Nationale ne convoque des séances plénières, alors que le calendrier prévoit de nouvelles matières législatives et les arriérés législatifs non traités lors de précédentes sessions, sans compter le contrôle parlementaire.
Même le texte du Règlement Intérieur de cette chambre législative qui est programmé à toutes les sessions parlementaires continue de moisir dans les tiroirs. Le Rapport annuel des activités de la Commission Electorale Nationale indépendante (CENI) mérite également d’être cité, car il n’émane pas du Gouvernement.
Le plus dramatique, c’est le silence du Bureau de la représentation nationale face à cette situation qui préoccupe pourtant l’opinion dans un contexte sociopolitique marqué par la crise économique avec une hausse vertigineuse des prix des biens et services sur le marché national, l’insécurité généralisée, la dégradation des routes, la résurgence des maladies et épidémies, qui est la conséquence inéluctable des tas d’immondices pullulant notamment à travers la ville de Kinshasa sous l’œil indifférent de l’autorité urbaine.
Maintenant que le nouveau Gouvernement vient d’être mis en place, le Bureau de l’Assemblée Nationale a intérêt à investir le plus urgemment possible le Premier ministre Bruno Tshibala et son équipe, et mettre toutes les batteries en marche pour l’amener à soulager, tant soit peu, la misère du peuple congolais, en recourant au contrôle parlementaire et en apprêtant les lois dont la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a besoin pour organiser les futures élections.
A ce point de vue, le ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux a promis, vendredi 5 mai, de déposer au Parlement les projets de loi devant concourir à la mise en œuvre de la nouvelle « Politique Nationale de Réforme de la Justice » (PNRJ). Cette promesse peut, maintenant qu’il est reconduit dans le nouveau Gouvernement, accélérer les choses. Notons qu’il a le devoir de tenir parole.
Tout compte fait, les 45 jours de la session parlementaire ordinaire en cours qui restent semblent insuffisants pour l’accomplissement de toutes ces tâches. La convocation d’une session parlementaire extraordinaire devient ainsi inévitable, à moins que les deux chambres du Parlement de la République réussissent à opérer de miracles.
Par Marcel Tshishiku