Budget 2017 : le Gouvernement Tshibala va-t-il relever le défi ?
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Déposé au Parlement par l’ancien 1er ministre Augustin Matata Ponyo, ce texte légal attendait un Gouvernement responsable pour être défendu et adopté par les parlementaires
La question relative au projet de loi de finances pour l’exercice 2017 continue de faire couler ancre et salive dans les milieux socioprofessionnels de la République Démocratique du Congo. Cette question ressurgit après la publication, mardi 9 mai, du nouveau Gouvernement dirigé par le Premier ministre Bruno Tshibala.
L’opinion se rappellera que ledit projet de loi a été déposé, en 2016, au Bureau de l’Assemblée Nationale par l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo mais, en dehors du délai réglementaire. A cause de ce retard, qui a coïncidé avec l’imminence de la mise en place d’un nouveau Gouvernement issue du Dialogue Politique, l’Assemblée Nationale a été amenée à refuser à Matata Ponyo le droit de défendre ce projet de loi, estimant qu’un Gouvernement sortant et expédiant les affaires courantes ne pouvait pas engager l’Etat.
La représentation nationale a donc décidé d’attendre un Gouvernement responsable, celui issu du Dialogue Politique pour lui reconnaître le droit de s’acquitter cette tâche. Néanmoins, l’équipe gouvernementale de l’ancien Premier Samy Badibanga Ntita ayant succédé à Augustin Matata Ponyo n’a pas eu ce privilège car, l’Accord Politique signé le 18 octobre 2016 au camp Tshatshi, sous la houlette du médiateur de l’Union Africaine, Edem Kodjo et ayant conduit à sa nomination a été appelé à céder sa place à un nouveau compromis politique.
Le doute persiste
Conclu le 31 décembre de la même année au Centre Interdiocésain de Kinshasa sous les bons offices des évêques catholiques membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), cet Accord Politique Global Inclusif prévoit la nomination d’un autre chef de l’exécutif national proposé par l’Opposition Politique, en l’occurrence le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement.
Aujourd’hui, la question que se posent les observateurs est celle de savoir si l’équipe de Bruno Tshibala est réellement un Gouvernement responsable qui va défendre le projet de loi de finances pour l’exercice 2017 à l’Assemblée Nationale?
A vrai dire, la réponse à cette question semble négative, dans la mesure où l’actuel Premier ministre est contesté dans les milieux de l’aile dure de l’Opposition qui, du reste, n’a pas hésité de l’exclure de ses rangs, accusant le pouvoir en place de débauchage. D’ailleurs, face aux pressions de tout bord, le pouvoir en place court le risque d’être contraint de nommer un autre 1er ministre conformément à l’esprit et à la lettre de l’Accord Politique Global Inclusif de la Saint-Sylvestre.
Toutes ces manœuvres auront un impact néfaste sur le calendrier des échéances électorales prévues au 31 décembre prochain, au grand dam de la population confrontée à une crise indescriptible caractérisée par une dévaluation vertigineuse de la monnaie nationale face au dollar américain et par une hausse inouïe des prix des biens et services sur le marché national. Pour mettre fin à ce drame, la communauté internationale a intérêt à œuvrer pour le respect des textes légaux en vigueur en RD Congo.
Par Asiyeshindwa