La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a sensibilisé, le vendredi 28 avril dernier, des sourds-muets lors d’une matinée d’information et de sensibilisation à l’évolution du processus électoral et de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, organisée en la salle de conférences du Village Bondeko de Matete, une commune de la ville de Kinshasa, précisément dans l’enceinte de la paroisse Saint Alphonse de l’Eglise Catholique, abritant les installations du centre de formation des sourds-muets dénommé « Œuvre Diocésaine pour Enfants Vivant avec Handicap ».

La CENI a assuré cette sensibilisation par le truchement de son secrétaire exécutif provincial adjoint qui, d’entrée de jeu, a rappelé que la Constitution du 18 février 2006 confère à cette institution d’appui à la démocratie la mission de réviser le fichier électoral, d’organiser le référendum et le vote.

François Mbol’Isefale a également expliqué les raisons de la révision du fichier en cours, son évolution depuis son lancement dans la province pilote du Nord-Ubangi, les modalités d’enregistrement des électeurs… en vue de permettre à ses interlocuteurs de la capitale congolaise, où l’opération de révision sera bientôt lancée, de se préparer en conséquence.

Des responsables du centre de formation ont assuré l’interprétation de l’exposé du secrétaire exécutif provincial adjoint en langage des signes, pour aider les sourds-muets à comprendre cette communication, à poser des questions et à formuler des recommandations.

A ce point de vue, les sourds-muets ont émis le vœu de voir la CENI placer des interprètes dans les centres d’inscription des électeurs et dans les bureaux de vote pour pouvoir communiquer avec les agents commis à ces centres. La matinée était organisée par la Fédération des Associations des Personnes Vivant avec Handicap du Congo (FENAPHACO), avec l’appui de « Counter Part International », une ONG internationale de droit américain.

Dans son mot de circonstance, le coordonnateur national de la FENAPHACO a expliqué que cette matinée s’inscrit dans le cadre de son Programme d’Education Civile et Electorale des Groupes Marginalisés, visant à sensibiliser et informer les personnes vivant avec handicap (PVH) en général, et les sourds-muets en particulier, afin de les aider à comprendre le processus électoral et à y participer massivement.

Remerciant l’ONG Counter Part International pour son appui, le coordonnateur national, Patrick Pindu-di-Lusanga, a affirmé la détermination de la FENAPHACO à continuer de plaider auprès de ses partenaires pour organiser davantage les séances de sensibilisation des sourds-muets et pour que ces partenaires  acceptent de prendre la charge des interprètes qui pourraient être placés dans les centres d’inscriptions et de vote.

Le mot de bienvenue à la matinée a été prononcé par un responsable de l’Œuvre Diocésaine pour Enfants Vivant avec Handicap, M. Chrys Yatunda. La matinée a été marquée par la présence des délégués de l’Association des Sourds-muets de Kinshasa, ainsi que ceux des Villages Bondeko de la ville.

Par Marcel Tshishiku