La Société civile refuse de cautionner le coup de Minaku et Kengo : Bientôt la campagne « J’aime la RDC, j’exige les élections en 2017 »
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Plusieurs organisations de la société civile ont fustigé l’organisation par les présidents de deux chambres du parlement congolais, Aubin Minaku et Léon Kengo, de la cérémonie d’une soi disant signature de l’Arrangement particulier hier jeudi 27 avril 2017 au Palais du peuple, dans la commune de Lingwala à Kinshasa alors qu’ils n’ont pas qualité. Ainsi, ces organisations de la société civile ont dit non à cette aventure de mauvais goût qui risque de replonger le pays dans une crise.
Pour Me Jean–Claude Katende, président de l’Association Africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO), faire signer l’Arrangement particulier aux délégués au dialogue alors que le Premier ministre a été nommé en violation de l’Accord politique du 31 décembre 2016 et de la Résolution 2348 du Conseil de sécurité est une véritable escroquerie politique. Il estime que l’attitude de la Majorité Présidentielle (MP) n’est pas de nature à apaiser les tensions et à créer les conditions nécessaires à la résolution de la crise politique.
« En utilisant le raccourci, on ne fait que renforcer la méfiance entre les signataires de l’Accord politique. En gouvernant par défi, on ne fait qu’agrandir la fosse qui existe déjà entre les délégués au dialogue », tance Katende.
Pour Me Jean Marie Kabengela Ilunga, avocat au Barreau de Kinshasa/Matete, ce qui s’est passé hier jeudi au Palais du peuple est une provocation.
« Depuis quand les parties prenantes aux discussions peuvent convoquer leurs adversaires à la signature d’un arrangement? Minaku et Kengo qui avaient bloqué cet arrangement devant la Cenco, se sont-ils convertis pour remplacer les Evêques de la Cenco? Que devient la Résolution 2348 du Conseil de sécurité des Nations Unies dans cette aventure de mauvais goût? », s’interroge–t-il.
De son coté, Hubert Tshiswaka Masoka, Directeur de l’Institut de recherche en Droits humains (IRDH), une ONGDH basée à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, stigmatise ce qui ce passe en RDC. Me Hubert Tshiswaka se demande si la RDC fait partie des Nations civilisées, au terme de la Charte de l’ONU.
A en croire Christopher Ngoy Mutamba, Coordonnateur national de la Société civile de la RDC, sa coalition ne se retrouve pas dans une procédure confuse qui viole pratiquement l’esprit et la lettre de l’Accord du 31 décembre 2016. Pour lui, cette entreprise initiée par des personnes sans mandat ni légitimité populaire est une fuite en avant qui indique que la MP et alliés est en pleine délire.
Campagne « J’aime la RDC, j’exige les élections en 2017 »
Les organisations de la Société civile congolaise dont Action Contre l’Impunité pour les Droits Humains (ACIDH), l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO), le Centre pour les Droits de l’Homme et le Droit Humanitaire (CDH), le CENADEP/Lubumbashi, CEIPEDHO, RAF, Terra Nostra, LUCHA/Lubumbashi, Ligue des Electeurs, JUSTICIA asbl, Centre pour la Justice et la Réconciliation, l’Association des motards, Société Civile de Kikwit, Société Civile du Sud Kivu, ADDH/Kolwezi, IGDFT…… se disent préoccupées par le non-respect de la Constitution et les blocages constatés dans la mise en œuvre de l’Accord politique du 31 décembre 2016.
Elles ont appelé les Congolaises et Congolais vivant au pays ou de la diaspora à participer à des actions pacifiques qu’elles organisent pour contraindre les décideurs politiques à respecter leurs engagements d’organiser les élections avant la fin de l’année 2017.
En effet, aux termes de l’article 5 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, personne ne peut exercer le pouvoir sans en avoir reçu mandat directement ou indirectement du peuple par la voie des élections. Or, à ce jour, toutes les institutions (Président de la République, Assemblée nationale, Sénat et Assemblées provinciales) sont sans mandat du peuple, notent les organisations signataires. Pour elles, il y a urgence d’organiser les élections conformément à la Constitution et aux prescrits de l’Accord politique du 31 décembre 2016.
Au regard de la situation politique actuelle et de la crise multiforme engendrée par la non organisation des élections, la classe politique ne semble pas pressée d’aller aux élections pour tirer profit du bénéfice de l’accession au pouvoir par des voies non constitutionnelles. Ces organisations rappellent que cette crise politique risquerait d’avoir des conséquences lourdes aussi bien sur la RDC que sur l’ensemble des pays de la sous-région.
C’est pour prévenir les conséquences résultantes de crise voulue et entretenue par les acteurs politiques et sociaux, que ces organisations de la Société Civile de la RDC comptent lancer la campagne « J’aime le Congo et j’exige les élections en 2017 » dont la première action se déroulera du 8 au 21 mai 2017.
Par Godé Kalonji