Arrangement particulier : Une signature pour aggraver la crise en RDC
Partager
La CENCO et le Rassemblement conduit par Félix Tshisekedi se disent non concernés par cet acte programmé pour ce jeudi au Palais de peuple
C’est par un communiqué diffusé par les protocoles du président de l’Assemblée nationale et du président du Sénat à l’intention de tous les députés nationaux et sénateurs que les deux personnalités ont annoncé mercredi à l’opinion nationale et internationale la signature ce jeudi 27 avril 2017 de l’Arrangement particulier issu de l’accord politique du 31 décembre 2017.
Ce communiqué est libellé comme suit : « Les honorables Aubin Minaku Ndjalandjoko et Léon Kengo wa Dondo, Présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ont l’honneur de vous inviter à rehausser de votre présence la cérémonie solennelle de la signature de l’Arrangement particulier entre les parties prenantes au dialogue politique national ayant abouti à l’Accord du 31 décembre 2017 à 10 heures dans la salle de Congrès du palis du peuple ».
Il s’agit d’une annonce qui surprend plusieurs acteurs et observateurs politiques. La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) qui a conduit les négociations ayant abouti à l’Accord du 31 décembre dernier est écartée et ignorée même, alors que c’est sous son égide que cet Arrangement particulier, préalable à la mise en œuvre de cet Accord, doit être signé.
Le communiqué d’Aubin Minaku et de Léon Kengo évite soigneusement de faire allusion à la CENCO qui a fait signer l’Accord du 31 décembre 2016 et de citer le centre interdiocésain, lieu de la signature dudit Accord. Abordé par des médias locaux, l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, affirme ne pas être informé de la signature ce jeudi de l’Arrangement particulier.
La MP vise un référendum !
La signature annoncée de l’Arrangement particulier sans la participation de l’épiscopat catholique congolais et du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement conduit par Félix Tshilombo Tshisekedi et Pierre Lumbi Okongo serait une initiative destinée à aggraver la crise politique, sécuritaire et socio-économique en RDC dans l’ultime but de retarder les élections et d’organiser un référendum pour changer la Constitution.
En défiant la communauté internationale qui tient à l’application stricte de l’Accord politique du 31 décembre 2016, le régime au pouvoir à Kinshasa plonge le pays dans un isolement qui ne va qu’accélérer la dégradation de la situation socioéconomique caractérisée par une dépréciation continue de la monnaie nationale, avec comme conséquence une baisse dramatique du pouvoir d’achat de la majeure partie de la population qui voit sa misère s’accentuer.
Les puissances occidentales ou impérialistes contrôlent la quasi-totalité des économies de ce monde à travers un système usurier chapeauté par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Vouloir les défier sans en avoir les moyens n’est pas du tout sage. Il n’est pas mauvais pour l’Afrique, pour ses leaders et ses populations, de lutter contre l’impérialisme qui les maintiennent dans le sous développement.
Mais, le faire dans le but d’aggraver la misère de la population pour justifier ensuite la non organisation des élections prévues en 2017, c’est une dérive dangereuse dont les auteurs porteront la responsabilité devant Dieu et devant l’histoire.
Par N.T.