Diffusion de la vidéo sur l’assassinat des experts onusiens : La France exprime son indignation
Partager
Dans une déclaration rendue publique hier, Alain Rémy, Ambassadeur de la France en RDC, s’est dit profondément troublé par la diffusion à Kinshasa de la vidéo mettant en exergue le double assassinat de deux experts des Nations Unies au Kasaï central sur l’axe Bukonde-Tshimbulu.
Au nom de la France, pays respectueux des droits de l’homme et de justice, Alain Rémy a réitéré l’appel de Paris afin que la lumière soit faite sur le massacre des experts des Nations -unies dans le Kasaï Central et celui de l’interprète congolais. Le diplomate français a dénoncé et déploré la publicité faite par le gouvernement congolais autour de cette vidéo meurtrière.
La France a invité Kinshasa à respecter la mémoire des illustres disparus assassinés dans des conditions atroces.
Alain Rémy estime que tout le monde doit attendre le résultat des enquêtes en cours afin que les responsables soient identifiés et traduits en justice.
Dans une interview accordée hier mercredi 26 avril 2017 à la presse française à Paris, le Porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déploré « la publicité faite par les autorités congolaises autour d’une vidéo montrant l’assassinat de deux experts de l’ONU dans le Kasaï ».
Le 12 mars 2017, un jour après la disparition de deux hauts fonctionnaires onusiens, la France avait appelé la MONUSCO et les autorités congolaises à « déployer tous les moyens nécessaires » pour localiser la Suédoise Zaida Catalan et de l’Américain Michael Sharp. La MONUSCO avait confirmé le 28 mars 2017 que les corps de la Suédoise Zaida Catalán et de l’Américain Michael Sharp avaient été retrouvés par des Casques bleus de l’ONU près de Bunkonde dans la province du Kasaï-Central le 27 mars.
Le 12 mars, les deux membres du Groupe d’experts de l’ONU sur la RD Congo ont été portés disparus, en même temps que leur interprète congolais, Betu Tshintela, un chauffeur de moto, Isaac Kabuayi, et deux autres chauffeurs de moto non autrement identifiés, alors qu’ils enquêtaient sur des violations généralisées des droits humains dans la région.
Le 13 mars, le gouvernement congolais a annoncé que Sharp et Catalán étaient « tombés entre les mains de forces négatives non identifiées », mais il n’a fourni aucune information supplémentaire. Le Groupe d’experts de l’ONU sur la RD Congo a été établi en 2004 et comprend six experts nommés par le Secrétaire général de l’ONU et chargés de contrôler la mise en œuvre du régime des sanctions en RD Congo, et de proposer l’ajout d’individus et d’entités à la liste des sanctions.
Les experts collectent et analysent des informations sur les activités des groupes armés, leurs réseaux, le trafic d’armes, et sur les auteurs de violations graves des droits humains. Leurs rapports figurent parmi les sources d’informations les plus complètes et fiables sur les dynamiques des conflits dans la région africaine des Grands Lacs.
Nœud de problème
Le gouvernement congolais avait présenté le lundi 24 avril pour la première fois, une vidéo estimée comme celle de l’exécution de deux experts de l’ONU au Kasaï. C’était au cours d’une rencontre avec les responsables des médias de Kinshasa ainsi que des correspondants de la presse internationale que le porte-parole du gouvernement Lambert Mende a indiqué que les auteurs de ce double crime étaient des «terroristes» et non des miliciens Kamuina Nsapu.
Selon le porte-parole du gouvernement, les auteurs ne sont pas des miliciens mais «des terroristes» opérant sous le label de Kamuina Nsapu. D’après ces images, l’Américain est le premier à avoir été exécuté suivi de Zaida Catalan. Ces images ont été effroyables tellement que certains responsables des médias conviés à cette rencontre n’ont pas souhaité regarder à cause de leur cruauté.
Par Godé Kalonji