Des vidéos et diapositives d’horreur à la disposition du Gouvernement projetées hier à l’intention des responsables de la presse

Après la projection des vidéos et des diapositives sur certaines atrocités commises au Kasaï central, le Porte-parole du gouvernement sortant a donné le point de vue de l’Exécutif démissionnaire sur ces images qui ont été commentées, hier lundi 24 avril, par le Colonel Muanamputu de la Police nationale congolaise à l’intention des patrons et des responsables de presse.

Lambert Mende Omalanga a saisi la balle au bond pour réagir, au nom de ce gouvernement, à la déclaration de la CENCO par rapport aux conséquences aux multiples dimensions de l’insécurité au Grand-Kasaï à la suite du phénomène Kamuina Nsapu, ayant pris corps à Dibatayi dans le territoire de Dibaya chez les BajilaKasanga avant de s’étendre vers le Haut Lomami, dans l’ex Katanga.

La demande des Evêques de voir «  une enquête indépendante et objective » se constituer rapidement « afin d’établir les responsabilités » n’est pas du goût du Gouvernement en place qui s’accroche à la justice congolaise. Kinshasa trouve que les Evêques relayent les prises de position des partenaires extérieurs ne faisant aucunement confiance aux instances judiciaires locales de statuer sur les atrocités perpétrées au Kasaï central. La démarche de ces princes de l’Eglise catholique de la RDC est aussi mal vue du fait que les rapports des enquêteurs indépendants doivent aboutir auprès de la justice, supposée n’être ni indépendante, ni objective.

Pire, Kinshasa ne s’explique pas de voir les Evêques présenter les actes posés par les Kamuina Nsapu comme un simple  « problème social qui ne nécessite pas une solution par la voie des armes ». Le gouvernement est vraiment loin de comprendre le qualificatif attribué à ces éléments ayant entrainé de nombreuses pertes en vies humaines et des destructions d’infrastructures publiques et ecclésiastiques, et qui ne reflète pas la qualité de terroristes qu’ils sont en réalité, selon l’orateur qui a remercié l’Auditorat militaire et l’Inspecteur général de la PNC d’avoir permis cette projection pour des raisons pédagogiques en attendant la fin de l’instruction préjuridictionnelle.

Avec insistance, Mende soutient catégoriquement que les éléments se réclamant du Chef Kamuina Nsapu sont des terroristes et qu’il faut les traiter comme tels. Par conséquent, il trouve inadmissible d’intégrer le terrorisme comme moyen légitime de revendication sociale. Proche de la population à travers ces nombreuses paroisses disséminées à travers le pays, l’Eglise catholique via ses Evêques n’a pas réagi sans tenir compte de tous les paramètres.

Kinshasa est appelé à bien tenir compte de cette prise de position émanant des Hommes très bien outillés dans la culture de la paix et de l’amour du prochain. Il convient de bien tempérer les ardeurs et d’analyser froidement la déclaration au lieu de se lancer dans des critiques parfois stériles comme si elles étaient commanditées quelque part. Lundi 24 avril 2017, on a assisté à une véritable levée des boucliers contre les Evêques, laissant l’hideuse impression d’une forte agitation.

La vérité sur cette situation du Grand Kasaï doit éclater au grand jour. La violence, d’où qu’elle vienne, est condamnable. Les images projetées lundi sont d’une cruauté insupportable ; 39  policiers décapités près de Tshikapa, la femme de l’Administrateur de territoire de Luebo sectionnée et la vidéo sur l’assassinat de deux experts onusiens a troublé plusieurs dans l’assistance.

Par KerK