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Après tout ce qui a été dit sur l’irrespect de l’Accord : La CENCO provoque des vagues à la nouvelle Majorité

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Après tout ce qui a été dit sur l’irrespect de l’Accord : La CENCO provoque des vagues à la nouvelle Majorité

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Anciens, nouveaux et revenants de la famille politique présidentielle contre les vérités des Evêques catholiques de la RDC

C’est à l’issue de la conférence de presse tenue le vendredi 21 avril dernier que la Conférence Episcopale Nationale du Congo(CENCO)a, à travers son secrétaire général l’Abbé Donatien Nshole, estimé que la nomination du Premier ministre Bruno Tshibala n’a pas respecté l’Accord signé le 31 décembre 2016. « La nomination qui a été faite est une entorse à l’Accord de la Saint Sylvestre.

Les Evêques sont clairs là-dessus» a martelé l’Abbé Nshole, en précisant que les serviteurs de Dieu n’ont rien à voir avec la personne du Premier ministre.  Aussi, ne se sont- ils pas prononcés sur ses capacités.  Ils ont néanmoins  précisé qu’il y a entorse parce que cette nomination a été faite sans respecter l’Accord. Le Secrétaire Général de la CENCO a également rappelé la position de son institution qui suggérait que  la nomination du Premier ministre se fasse après des consultations entre le président Kabila et le chef du Rassemblement, chose qui n’a pas été faite.

La CENCO exige une enquête indépendante et objective

La Conférence épiscopale s’est également inquiétée de la situation sécuritaire en RDC et de multiples violations des droits de l’homme commis à travers le territoire national. Récemment ont-ils souligné dans le grand Kasai et plus particulièrement à l’archidiocèse de Kananga de même que dans les diocèses de Mbuji-Mayi, Luebo et Luiza, des affrontements sanglants ont opposés les forces de l’ordre aux milices se réclamant du chef coutumier Kamuina Nsapu.

Ces violences d’une rare cruauté, a fait savoir le secrétaire général de la CENCO, ont causé de nombreuses pertes en vies humaines et des destructions des infrastructures publiques et ecclésiastiques. C’est la raison pour laquelle les prélats catholiques ont dénoncé et condamné fermement ces actes ignobles et exigé une enquête indépendante et objective afin d’établir des responsabilités.

Les élections encore possibles en 2017

Pour l’Abbé Nshole, ce qui devrait être fait c’est l’opération d’enrôlement des électeurs du reste déjà en cours.  Elle se poursuit avec succès, selon la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI). Il revient donc au Conseil National de Suivi de l’Accord et du processus électoral(CNSA), en collaboration avec le gouvernement, de constater la faisabilité et de juger de la nécessité ou pas de reporter l’opération d’un ou de deux jours. Toutefois, c’est encore possible, a poursuivi le secrétaire générale de cette structure catholique.

Au sujet de la décrispation du climat politique nécessaire au bon déroulement du processus électoral en RDC, la CENCO n’a pas caché sa déception en dénonçant  une certaine léthargie qui  fait retarder l’application des mesures prises, concernant notamment les cas de Jean-Claude Muyambo, Moise Katumbi et Diomi Ndongala.

La MP et Alliés s’agitent

Il se remarque, après la conférence de presse de la CENCO, une véritable levée des  boucliers contre les Evêques catholiques qui ont relevé  l’irrespect de l’Accord du 31 décembre 2017.La  nouvelle majorité présidentielle reconstituée multiplie des déclarations de toutes sortes à l’endroit de ces Princes de Dieu.

On dirait l’ordre est donné à la MP et à ses alliés sans oublier les revenants qui se permettent même des propos discourtois à l’encontre  de ceux qui ont permis le passage sans heurts de la fin du dernier mandat présidentiel en accordant une légitimité au pouvoir en place pour la suite jusqu’à la tenue des élections en décembre prochain.

DECLARATION DE LA CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE Du CONGO SUR LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE ACTUELLE EN RD CONGO

« Proclame la parole, insiste å temps et å contretemps, réfute, menace, exhorte, avec une patience inlassable et le souci d’instruire » (2 Tm 4,2)

1. Mue par sa foi et sa sollicitude pastorale, interpelée par les attentes du Peuple congolais, encouragée par la Résolution 2348 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et par amour de la République Démocratique du Congo, notre pays, la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) n’abandonne pas le Peuple congolais et ses aspirations les plus légitimes, surtout pas en ce temps de crise.

Mission prophétique

 2. Bien qu’ayant clôturé sa mission de bons offices auprès des Acteurs politiques et sociaux, la CENCO réaffirme sa solidarité avec le Peuple congolais et son souci de contribuer son bien-être en ce temps critique. Ainsi, en conformité avec sa mission prophétique, elle « est décidée à accompagner le Peuple congolais dans la mise en œuvre de l’Accord de la Saint-Sylvestre », pour avoir assuré la médiation dans les négociations et engagé sa responsabilité morale.

3. Cet Accord. salué par tout le Peuple congolais, a été en plus sanctionné par la Résolution 2348 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui «souligne qu’une mise en œuvre complète et rapide de l’Accord du 31 décembre 2016 est essentielle pour appuyer la légitimité des institutions chargées de la transition, exprime son plein appui à la médiation conduite par la Conférence épiscopale nationale du Congo, demande instamment toutes les parties prenantes nationales de poursuivre la concertation de manière transparente et ouverte et de coopérer avec la Conférence cet égard, et prie le Secrétaire Général de fournir un appui politique ces efforts conformément aux dispositions de la présente résolution, notamment en usant de ses bons offices » (n.7).

4.  A cet effet, réuni Kinshasa, le 20 avril 2017, le « Comité de Suivi de la CENCO chargé des négociations politiques directes entre les Acteurs politiques et sociaux de la République Démocratique du Congo, s’est penché sur l’état actuel de la mise en application de I ’Accord politique global et inclusif du Centre Interdiocésain.

Respect intégral de l’Accord

5.  Il Sied de rappeler que «Accord de la Saint-Sylvestre a été motivé par la nécessité de trouver un consensus global sur la cogestion du pays par  les parties prenantes après le 19 décembre 2016, date de la fin du deuxième et dernier mandat de l’actuel Chef de l’Etat. Signé le 31 décembre 2016, cet Accord historique a l’avantage de contenir plusieurs  acquis dont l’application ne nécessite pas un arrangement particulier, notamment :

a) Le Chef de l’Etat ne briguera pas un troisième mandat (cf. 1112.1.) ;

b) Le président de la République reste cependant en fonction jusqu’à l’installation du nouveau Président élu (Idem);

c) Les élections présidentielles, législatives et provinciales seront tenues avant fin décembre 2017 (Cf. IV.2.) ;

d)  Aucune initiative de révision de la Constitution et de son changement  ne sera consentie ni par voie référendaire ni par voie parlementaire pendant la période pré-électorale et électorale (cf. ll.1.).  La  mise en œuvre d’autres points de l’Accord étant liée à la signature de l’Arrangement particulier qui en fixe les modalités d’application, il est urgent de hâter la signature dudit Arrangement.

6.  Dans son discours Sur l’état de la Nation, le 5 avril 2017, le Chef de I’Etat s’est engagé à trouver une solution aux deux points de blocage de  l’Arrangement particulier. savoir : le mode de désignation et nomination du Premier Ministre ainsi que la présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral (CNSA).

7. Ledit Accord stipule que « Le  Gouvernement de la République est dirigé par le Premier Ministre présenté par «Opposition politique non-signataire de l’Accord du 18 octobre 2016/Rassemblement et nommé par le Président de la République conformément l’article 78 de la Constitution » (III.3.3), La CENCO déplore que les consultations entre le Chef de l’Etat et le Chef de délégation du Rassemblement aux négociations au terme desquelles allait être nommé le Premier Ministre n’aient pas eu lieu. Malgré tout, un Premier Ministre a été nommé. Ceci constitue une entorse à «Accord de la Saint-Sylvestre et explique la persistance de la crise.

8. Quant à la présidence du CNSA, le Président de la République, dans son discours susmentionné, « en appelle à l’accélération des tractations au sein de la classe politique en vue de la désignation d’une personnalité consensuelle devant prester cette structure »  Force est de rappeler le contenu de l’Accord à ce sujet :

« Le CNSA sera présidée par le Président du Conseil des Sages du Rassemblement (V 22). En vue de surmonter le blocage sur ce point, la médiation de la CENCO avait proposé de concilier la lettre et l’esprit de l’Accord, c’est-à-dire que le Président de la CNSA provienne du Rassemblement mais qu’il fasse l’Object d’un consensus.

 9. Sur ces deux questions, et Sur restées ‘a CEMCO que sortir du compromis politique convenu entre les parties prenantes serait violer l’Accord de la Saint-Sylvestre.  Le consensus ayant été le mode de prise de décisions lors de  négociations politiques. La CENCO encourage les Acteurs politiques et sociaux à plus d’efforts et de concessions afin de parvenir à une complète et rapide de la crise.

 10. Par Conséquent, la CENCO en appelle aux Acteurs politiques et sociaux à être plus sensibles aux souffrances du Peuple congolais. Aussi convient-il de souligner avec force que ‘Accord du 31 décembre 2016 vise « l’organisation des élections au plus tard en décembre 2017 » (IV.2) en de ramener démocratique et pacifique.

11.  Dans l’Accord du 31 décembre 2016, un chapitre a été consacré la du climat politique, notamment par la libération des prisonniers politiques  et d’opinion, le respect des droits humains et la réouverture des  médias Plusieurs prisonniers politiques et d’opinion ont bénéficié des  mesures de relaxer dont quatre dits « cas emblématiques ».

D’autres cas, en particulier ceux de Jean-Claude MUYAMBO et de Moise KATUMBI, n’ont pas encore été résolus. Quelques radios et télévisions ont été rouvertes: d’autres devraient l’être aussi, si les concernes adressent des demandes quant à ce. Tout en saluant les résultats déjà obtenus sur ce chapitre, la CENCO déplore cependant une certaine dans l’application de ces mesures de décrispation. Elle demande de mettre tout en oeuvre en  vue de favoriser un climat de quiétude et d’inclusion propice la tenue d’élections

Situation sécuritaire et respect des droits humains

12.  La CENCO suit avec beaucoup d’inquiétude la situation socio-sécuritaire  et humanitaire travers le territoire national. Récemment dans le Grand-Kasaï et particulièrement dans l’Archidiocèse de Kananga et dans les Diocèses de Mbuji-Mayi dans les Diocèses de Mbuji-Mayi de Luebo et de Luiza des affrontements sanglants ont opposé Ses Forces de l’ordre aux milices se réclamant du Chef coutumier KAMUINA.

Des violences d’une rare cruauté ont causé de nombreuses pertes en vies humaines et des destructions des infrastructures publiques et ecclésiastiques La CENCO dénonce et fermement ces actes ignobles. Elle en appelle la retenue et l’apaisement. En même temps, elle réitère sa demande d’enquête indépendante et objective afin d’établir les responsabilités.

 13.  La CENCO salue les efforts de réconciliation déployés par Gouvernement central avec l’appui de la MONUSCO afin de ramener La paix dans le Grand-Kasaï Elle rappelle que tout problème social ne nécessite pas une solution par la voie des armes. Comme le dit le pape François dans Son Message Ubi et Orbi de Dimanche de Paques, le 16 avril 2017 : « Qu’on puisse construire des ponts de dialogue,  (…) dans recherche de solutions valables et pacifiques aux controverses (… ».

14.  La CENCO recommande vivement que ce processus de pacification prenne également en compte «aspect humanitaire et s’étende sur l’ensemble de cette contrée sinistrée afin de favoriser l’accès aux populations meurtries. Bien entendu, il appartient au Gouvernement congolais d’apporter l’assistance humanitaire nécessaire aux victimes de cette tragédie. En outre, la CENCO sollicite l’appui multiforme de la MONUSCO de la Communauté internationale, des Organisations humanitaires, ainsi que des hommes et des femmes de bonne volonté pour résorber cette crise  socio-sécuritaire.

Situation économique

15.  La crise socio-politique et sécuritaire décrite ci-haut a des conséquences néfastes sur le plan social et économique. En effet, le manque de consensus sur la gestion du pays pendant la période préélectorale et électorale sème la peur, éloigne les investisseurs et affecte sérieusement le Climat des affaires. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les sources principales de la trésorerie de notre  pays connaissent une baisse sensible des recettes.

16.  Cette crise économique se manifeste également par la dépréciation inquiétante du franc congolais et la diminution croissante du pouvoir d’achat de la population, La situation est encore plus déplorable dans les provinces directement concernées par l’insécurité. La CENCO exhorte les Acteurs politiques et sociaux à adopter des comportements responsables dans la gestion de la « res publica »,afin d’améliorer le social de la population.

17.  En ce temps de pâques, que le Christ vainqueur du mal et de la mort fasse de nous des hommes et des femmes nouveaux, artisans de justice et de paix, Que la Vierge Marie, Notre Mère, intercède pour notre pays, la République Démocratique du Congo.

                                                                                                                                     Fait à  Kinshasa, le 20 avril 2017
Par Thony Kambila

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