Après six mois d’enquêtes quantitatives et qualitatives : L’«Observatoire du secteur informel» présente ses résultats sur l’économie informelle à Kinshasa
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Entre-temps, ce projet, réalisé par les deux centres de recherche belge et congolais, Hiva de l’Université catholique de Louvain et la Chaire de dynamique sociale de l’Unikin, est doté d’un portail internet!
Après six mois d’intenses activités et de labeurs, les deux centres de recherches belgo-congolais, notamment Hiva de l’Université catholique de Louvain et la Chaire de dynamique sociale «CDS», de l’UNIKIN (Université de Kinshasa), ont rendu public les résultats des enquêtes quantitatives et qualitatives menées sur l’économie informelle à Kinshasa. Ces résultats ont été présentés au cours d’une cérémonie organisée le 23 mars 2017 au Centre pour handicapés physiques dans la commune de la Gombe, à Kinshasa.
Plusieurs personnalités du pays et de l’étranger ont pris part à cette cérémonie solennelle de présentation des résultats, parmi lesquelles l’ambassadeur du Royaume de Belgique en République démocratique du Congo, un représentant de la CTB (Coopération technique belge), les autorités municipales de la ville province, des chercheurs ainsi que plusieurs acteurs opérant dans l’économie informelle.
Aussi, les chercheurs de deux centres ont travaillé en consortium pour mener cette enquête. Il s’agit du professeur Sylvain Shomba, directeur de la Chaire de dynamique sociale (CDS) et coordonnateur du projet, du chef de travaux Ingrid Mulamba, chercheuse à la CDS, ainsi que des chercheurs à Hiva Ku Leuven, Ignace Pollet et Jan Van Ongevalle. Ils ont ainsi gagné le pari de mettre à la disposition du grand public et des internautes intéressés aux questions de l’économie informelle «un site internet» qui est: «www. Hivakuleuven.be» en fournissant la carte postale de l’économie informelle en RD Congo.
Le coordonnateur du projet, le professeur Sylvain Shomba, a indiqué, à cet effet, que le travail a été financé par la CTB/PEE. Le projet vient d’être clôturé officiellement et a coïncidé avec l’inauguration de ce site web, qui est l a matérialisation d’un important engagement, mis désormais à la disposition des uns et des autres, soit les acteurs de l’économie informelle et le public intéressé par cette question. Le coordonnateur du projet est satisfait du «travail abattu qui livre les informations sures, concrètes et non-spéculatives, fiables et déterminantes sur l’économie informelle congolaise à travers le portail internet».
Fier d’avoir conduit à bon port le projet, le coordonnateur a rappelé d’une façon globale que «ce travail est une contribution à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté susceptible d’assurer l’accès à une base des données actualisées sur les réalités et les tendances de l’économie informelle en RDC».
Il a été précisé que, l’ensemble des résultats de travaux sont coulés dans un opus renseignant sur les objectifs et le cadre méthodologique, le champ analytique comprenant la morphologie des répondants, les caractéristiques des gens employés, les conditions de travail, les entrepreneurs, les circonstances de travail, les relations de travail, le niveau de vie des entrepreneurs et des travailleurs, la formation assurée, la gestion de l’entreprise, les relations avec les autorités et le résumé des principaux résultats.
Résultats obtenus
Tout en rappelant que c’est l’informel qui brasse plus de 80% de la population, trois secteurs ont été exploités, à titre indicatif, dans le cadre de la présente enquête. Ces secteurs sont l’agro-alimentaire, l’artisanat et les transports.
Concernant les résultats obtenus, il y a lieu de noter que l’enquête s’est basée sur 162 entretiens faits avec des employés et 188 avec des entrepreneurs de l’économie informelle focalisée sur les secteurs sus-indiqués. Il s’agit du petit maraichage, de la fabrication de la chikwangue, des restaurants de fortune et des travaux domestiques, des taxis motos, des taxis rafistolés, des pousses-pousses et des métalliers.
Ainsi, il se dégage, quant aux caractéristiques personnelles, par rapport aux employés, que les entrepreneurs sont habituellement plus âgés, plus scolarisés avec une prédominance des hommes. Les conditions de travail ont recelé une précarité chez les employés avec un salaire moyen de 62.000 FC. Il est relevé dans la même enquête que d’importants risques entourent les circonstances du travail informel.
En dépit de la petitesse des entreprises, les relations de travail entre employeurs et employés ne sont pas nécessairement mauvaises, la représentation syndicale est quasiment d’un bas niveau. Le niveau de vie est très précaire et les besoins de formation sont très réels. Aussi, l’enquête a renseigné que les entrepreneurs informels, réputés de vrais débrouillards, couplent leur gestion à d’autres activités génératrices de revenus.
Les chercheurs ont noté encore que sur un nombre de thèmes, les résultats chez les femmes diffèrent de ceux des hommes. Ce qui explique la ségrégation dans les activités et les professions. Chaque sous-secteur est donc marqué par un panorama spécifique. Cette enquête fait ressortir, en outre, que les employés et les entrepreneurs de l’échantillon sélectionné, en répondant de façon similaire sur un bon nombre de questions, ont montré qu’ils appartiennent à la même catégorie socio-professionnelle, celle de l’économie informelle.
Les résultats des entretiens qualitatifs ainsi que les ateliers participatifs ont confirmé les résultats de l’enquête, soulignant globalement la méfiance des entrepreneurs dans l’économie informelle quant au regroupement avec d’autres. La tendance est plutôt de ne compter que sur soi-même, d’éviter de payer n’importe quelle taxe et de multiplier les activités afin de maximiser les recettes.
Par LKT