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Après la rupture de la coopération militaire, Kinshasa Bruxelles : qui est le grand perdant ?

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Après la rupture de la coopération militaire, Kinshasa Bruxelles : qui est le grand perdant ?

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A l’initiative de Kinshasa, la coopération militaire belgo-congolaise est suspendue depuis jeudi 13 avril courant. Il s’agit d’un programme de partenariat militaire essentiellement axé sur la formation. Une décision qui intervient dans un contexte de tension entre Bruxelles et Kinshasa, au lendemain de la nomination de Bruno Tshibala comme premier ministre. Car, selon Bruxelles, cette nomination ne cadre pas avec l’esprit et la lettre de l’accord politique du 31 décembre 2017.

Le ministère belge de la Défense nationale diligente actuellement l’inventaire des actions de coopération en cours, afin de rapatrier au plus vite ses instructeurs présents au Congo.

Le ministre congolais de la Défense qualifie d’ « inacceptables » les critiques belges. « Depuis un certain moment, le gouvernement belge s’est illustré à maintes reprises par une immixtion intolérable dans les affaires à l’intérieur de la RDC, à travers des déclarations insupportables. Nous ne pouvons pas comprendre que lorsqu’on nomme un ministre ou un Premier ministre de la RDC, le gouvernement belge se mette à se prononcer là-dessus », a réagi Crispin Atama Tabe.

Il a encore dit : « nous allons prévenir la Belgique que ce n’est pas de cette manière que nous pouvons coopérer. Nous devons nous respecter mutuellement. Et dans le cas contraire, on se sépare. C’est comme ça que nous allons prendre la mesure de suspendre la coopération dans le secteur de l’armée. Le reste va suivre si ça se poursuit ainsi ». Selon Kinshasa, la RDC a désormais ses propres instructeurs susceptibles de remplacer valablement les formateurs belges dans ce travail.

La question est de savoir si, demain, la Belgique mettait  elle aussi fin à d’autres domaines de coopération, la RDC sera-t-elle prête à en supporter les conséquences ?

Depuis plusieurs décennies, la Coopération technique belge est très active dans tous les coins et recoins de la RDC pour le développement du peuple congolais.  D’ailleurs, même pour construire certaines latrines publiques à Kinshasa, il faut que la Coopération technique belge mette la main à la poche.

Si on peut trouver de l’eau potable dans des quartiers reculés de la ville de Kinshasa comme Malweka, Mpasa, Bibwa, Plateau de Bateke… c’est grâce aux forages installés par cette structure. Cela vaut aussi pour l’intérieur du pays, alors que ce sont des projets qui devraient être financés par le gouvernement central de la RDC. Même pour appuyer le secteur de la pêche, de l’Agriculture, de la fiscalité…

les anciens colonisateurs de la RDC sont toujours là. Jérôme Roux, conseiller économique à l’ambassade de Belgique en RDC, a accompagné, il y a de cela une année, soit le 23 mai 2016, une délégation d’hommes d’affaires belges arrivés à Kinshasa pour prospecter le terrain et nouer des partenariats avec les entrepreneurs congolais. Les trois domaines intéressants pour ces investisseurs belges étaient les assurances, les banques et les télécommunications.

Il faut noter que la République Démocratique du Congo est le premier bénéficiaire de l’aide publique au développement de la Belgique. Celle-ci reste l’un de principaux partenaires bilatéraux de la RDC. Les dépenses du niveau fédéral se sont élevées à 122,2 millions d’euros en 2009, à 115,3 millions d’euros en 2010, à 121 millions d’euros en 2011, 104 millions d’euros en 2012 et 110 millions d’euros en 2013.

Si aujourd’hui la Belgique se désintéresse totalement de la RDC, c’est le peuple congolais qui en paiera le prix le plus lourd. Car la plupart de ces projets sont intimement liés à l’aide à la population.

Par LM

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