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Kabila-Opposition,Le pouvoir contre la rue : qui va l’emporter ?

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Kabila-Opposition,Le pouvoir contre la rue : qui va l’emporter ?

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Les commentaires au sujet de la marche programmée par l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et soutenue par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, le lundi 10 avril dernier, puis transformé en ville morte à travers le pays, vont bon train. Pour les organisateurs de la manifestation,  la  journée du 10 avril 2017 est déjà inscrite dans les annales de l’histoire.

Elle a été aux yeux de tous un succès total même si à la dernière minute la marche pacifique  prévue dans le canevas de l’opposition s’est transformée en ville morte qui a fait de Kinshasa la capitale une ville fantôme.  La métamorphose spontanée a relevé du fait que la ville était militarisée à outrance dès le grand matin.

  La présence surprise des hommes en treillis et des forces de l’ordre disséminés à travers la capitale a constitué un facteur dissuasif pour les organisateurs de la marche qui ont estimé inopportune  de donner l’occasion à la soldatesque mal inspirées de se livrer au massacre de la population.  N’ayant pas d’autre alternative, les organisateurs ont purement et simplement supprimé la marche.

Un avis différent

Coté majorité présidentielle, on s’est frotté les mains en saluant la victoire non pas de l’opposition mais celle des hommes en treillis et des agents de sécurité qui ont tout entrepris pour faire capoter la marche.  Foulant de la sorte au pied la constitution qui a prévu des manifestations publiques.  Selon la  » Kabilie « , la manifestation du 10 avril a été un fiasco.

  L’opposition a  échoué sur toute la ligne, a-t-elle clamé sur tous les toits.  La ville morte qui s’en est suivie a été la résultante de la peur bleue engendrée par la présence massive des hommes en uniforme laquelle a emmené les Kinois à demeurer terrée chez elle durant toute la journée.

Dans la joute oratoire et éphémère qui s’en suivie, une question se dégage : qui dit vraie entre les deux antagonistes ?   Sans fausse modestie, il importe de souligner qu’à ce stade, Joseph Kabila détient les manettes du pouvoir tandis que l’opposition  a le contrôle de la rue.  Qui est donc le plus fort ?  Est-ce  celui qui a le pouvoir, l’argent et les armes ?  Ou celui en qui le peuple fonde ses espoirs ?  Le débat est ouvert.   Non sans ignorer le fait que le peuple est détenteur du pouvoir.

Le pouvoir et l’opposition étant deux forces qui se livrent un duel imparable, les deux ont pratiquement les mêmes chances. Quitte à bien s’y prendre.  Comme dans un match de football, gagne est l’équipe dont le coach aura arrêté de bonnes stratégies après la pause.

Le pouvoir au bout du fusil 

Dans le continent noir, celui qui dispose des moyens pécuniaires et des armes peut à tout moment se permettre n’importe quoi.  Il peut manipuler les consciences à souhait, engager l’épreuve de force et même se livrer au massacre et passer outre le désidérata  de la population.  En science politique celui-là s’appelle dictateur.  Son règne n’est limité ni dans le temps ni dans l’espace.

Le peuple dont il n’est pas l’émanation lui doit tout tandis que lui ne doit rien au peuple.  Il est le chef suprême, le guide, le président fondateur, le grand maitre et tous les autres superlatifs.  Comme moyen d’action, il recourt à la corruption, au chantage et autres trafic d’influence, voire au crime politique.  Il n’admet pas la contradiction et considère les téméraires opposants non pas comme des adversaires politiques  mais des hommes et des femmes qu’il faut abattre.

L’ami du peuple

Toujours dans ce continent, celui qui dispose du contrôle de la rue, a lui aussi le pouvoir. Il a la capacité lui aussi de manipuler le peuple qui lui obéit au doigt et à l’œil. Il peut appeler à la désobéissance civile, démonétiser des billets de banque, appeler à la grève et faire usage de tout moyen de pression.  L’histoire renseigne  que de puissants chefs d’Etat ont été chassés du pouvoir par la rue. Les cas récents de la Roumanie et du Burkina Faso sont illustratifs.

En RDC, les journées folles du 19 et 20 décembre de l’année dernière font encore jaser.  Le parlement qui s’apprêtait à voter la loi devant ouvrir la porte au recensement général de la population pour justifier la prolongation du mandat de Joseph Kabila, avait immédiatement renoncé à ce projet qui sentait la supercherie.  On peut ainsi conclure que pouvoir et opposition se valent.

Le gagnant sera celui qui saura jouer le jeu.  A titre exemplatif, pour l’heure du mois, Joseph Kabila contrôle la donne politique en tournant le dos à l’accord de la Saint Sylvestre.  Tant pis pour vu que la partie est jouée. Ce qui va finalement départager les deux camps, ce sont les élections. Pour vu qu’ils soient apaisées, démocratiques, transparentes et justes c’est-à-dire celles qui proclament les vrais gagnants.

Par GO

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