Mesure d’interdiction des manifestations publiques à Kinshasa : Le député Toussaint Alonga interpelle le vice-Premier ministre de l’Intérieur
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Le député national Toussaint Alonga a demandé, mercredi 12 avril, au Bureau de l’Assemblée Nationale, d’inviter le vice-premier ministre, ministre en charge de l’Intérieur, de se présenter devant cette chambre législative afin d’expliquer aux élus nationaux les contours de la mesure d’interdiction des manifestations publiques dans la ville de Kinshasa.
Toussaint Alonga a formulé cette requête dans une motion d’information qu’il a présentée lors d’une séance plénière de la chambre basse du Parlement de la République, consacrée à l’examen et à l’adoption de la proposition de loi portant création, organisation et fonctionnement de l’Ordre des Architectes en République Démocratique du Congo.
Il a expliqué que cette mesure viole, de manière flagrante, la Constitution du 18 février 2006 en vigueur, qui reconnaît explicitement le droit de manifester.
Selon Toussaint Alonga, cette décision prise par le gouverneur de la ville de Kinshasa André Kimbuta Yango, met la démocratie en péril et n’a que trop duré.
Face à cette demande, Rémy Masamba, 2ème vice-président du Bureau de l’Assemblée Nationale qui dirigeait la séance plénière en lieu et place du président Aubin Minaku, s’est gardé de tout commentaire.
Pour leur part, les observateurs notent que la requête de Toussaint Alonga cadre avec les prérogatives légalement reconnues à tout élu national et que, par conséquent, le Bureau de la représentation nationale ferait mieux d’y répondre favorablement.
A ce point de vue, le fait que le Gouvernement Samy Badibanga Ntita soit démissionnaire et qu’elle expédie, depuis quelques jours, les affaires courantes ne peut en rien constituer un obstacle à pareille démarche, en vertu du principe sacrosaint de continuité des affaires de l’Etat.
A la lumière de ce principe, le Gouvernement du nouveau Premier ministre Bruno Tshibala aura le devoir d’envoyer son futur ministre en charge de l’Intérieur devant la 2ème chambre législative du Parlement de la République à cette fin.
Par Marcel Tshishiku