Il s’agit d’un bilan fait par Human Right Watch mais le BCNUDH avance un nombre de 44 personnes arrêtées seulement à Kinshasa

Dans un communiqué, l’organisation internationale de défense de droit de l’homme, Human Right Watch (HRW) a fait état de plus de 80 personnes arrêtées et des blessés lors des manifestations lundi 10 avril dernier sur toute l’étendue de la RDC. D’après HRW, des manifestations ont eu lieu dans différentes villes de la RDC, mais ont été réprimées par des dispositifs de sécurité imposants. L’organisation a rapporté qu’au moins 40 personnes ont été arrêtées pour la seule ville de Kinshasa.

« De petits groupes de personnes ont tenté de manifester dans les communes de Kalamu, Kimbanseke, Lemba, Limete, Masina, Matete, Ndjili et Ngaliema, mais ils ont été rapidement dispersés par les forces de sécurité, qui dans certains cas ont tiré des gaz lacrymogènes sur des groupes de manifestants. Certains manifestants ont réagi en lançant des pierres sur la police.

Au moins 40 personnes ont été arrêtées dans tout Kinshasa, dont une douzaine ont été libérées avant la fin de la journée », a précisé HRW dans son communiqué. L’ONGDH américaine signale aussi des arrestations dans diverses villes du pays où plusieurs personnes ont été blessées  et frappées par les forces de l’ordre qui ont déployés dans les points chauds la veille.

Chiffre à l’appui

« Les forces de sécurité ont arrêté au moins 12 personnes à Bukavu, 10 à Kindu, 10 à Lubumbashi, sept à Kongolo, 5 à Mbuji-Mayi  et 4 à Kamina », a noté l’organisation.  Elle fait état des forces  de l’ordre  qui ont aussi frappé des manifestants à Kamina, blessant au moins six personnes.  De petites manifestations à Bunia et à Mbandaka ont été dispersées sans qu’aucune arrestation ne soit signalée, a fait savoir HRW.

Par contre à Beni et à Kananga, les partis d’opposition avaient décidé de ne pas organiser de manifestations et avaient appelé au lieu de cela à une « ville morte ».  Selon HRW, la marche pacifique initiée par le Rassemblement pour réclamer l’application de l’Accord politique du 31 décembre 2016 n’a pas eu l’effet escompté et s’est plutôt muée en une journée ville-morte, notamment à cause d’un dispositif de sécurité renforcé qui a vu la présence des militaires de la garde républicaine aux côtés des policiers.

44 arrêtés à Kinshasa

Selon des chiffres du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), au moins 75 personnes ont été interpellées ce lundi 10 avril 2017 lors de tentatives de manifestation dans plusieurs villes de la RDC.  C’est à Kinshasa que l’agence onusienne a recensée le plus grand nombre d’interpellés avec 44 personnes dont 4 femmes et 9 mineurs.

Le BCNUDH note que certains interpellés ont été relâchés et d’autres pas encore. Ils sont localisés à l’Inspection provinciale de la Police.  Il signale que  Bukavu, chef–lieu de la province du Sud-Kivu vient en deuxième position avec 10 activistes interpellés puis libérés le même jour.

A Kindu, 9 personnes ont été également mises aux arrêts alors qu’à Kongolo on a recensé 7 personnes arrêtées et à Mbuji-Mayi 5  personnes qui déjà libérées. De son coté, l’Association pour l’Accès à la justice (ACAJ) a  avancé un chiffre plus impressionnant avec 120 personnes à Kinshasa dont certains auraient été libérées moyennant de l’argent.
L’ONG que dirige Me George Kapiamba a  précisé que 87 personnes ont été acheminées au cachot de l’Echangeur à Lemba. Elle a également signalé que 62 personnes interpellées dont 47 qui sont encore à la police et 5 ont été acheminées au Parquet Général.

A Kindu,  ACAJ a fait état de 10 personnes dont un journaliste de la Radio Maniema Liberté arrêté.  A Kamina, l’ONG a parlé de 7 personnes qui sont toujours en détention. Elle a noté aussi que 28 personnes ont été arrêtées à Mbuji-Mayi dont 5  relâchées dans la soirée du lundi.

Le rapport  de monitoring  sur la journée du 10 avril 2017 de l’ACAJ signale aussi que 7 personnes interpellées à Kalemie qui seraient encore en détention. Du coté de la Police Nationale Congolaise(PNC), son porte-parole le Colonel Pierrot Mwanamputu a avancé un bilan de 34 personnes appréhendées dans la ville de Kinshasa.

Par Godé Kalonji