Muyambo : l’audience renvoyée au 12 avril, les avocats parlent d’un procès politique
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Le président national de la SCODE, Jean Claude Muyambo Kyassa, n’a pas été fixé sur son sort, le mercredi 5 avril 2017, tel que fixé dans l’ordonnance du Président du Tribunal de Grande Instance/Gombe, Roger Songambele. Pour motif, les juges ayant siégé dans cette affaire ont fait remarquer, devant les chevaliers de la plume et du micro, que le dossier opposant l’ancien ministre des Affaires sociales, Jean Claude Muyambo, au Grec Stoupis, est «volumineux», et qu’il leur faudra du temps pour examiner pièces par pièces ce dossier, afin de rendre un jugement équitable. Pourtant, la composition avait demandé une prolongation du jugement depuis le 28 mars, date à laquelle le tribunal devrait rendre son prononcé dans cette affaire.
Les vraies raisons de la remise ne résident pas là, selon les avocats du bâtonnier et d’autres sources concordantes au Palais de Justice. On soutient que les violons ne s’accorderaient pas entre les juges ayant siégé dans cette affaire. « Ces derniers subiraient des pressions pour que Muyambo soit condamné à une lourde peine. Ce que refuserait les juges ayant siégé dans l’affaire. Car, selon eux, la vérité doit être connue dans cette affaire, et Muyambo fixé sur son sort », selon des avocats.
C’est pour dire que le président du tribunal de Grande Instance de la Gombe, Roger Songambele, et Masudi Mpiye, d’après le collectif des avocats de Muyambo conduits par Me Georges Kapiamba, veulent condamner Muyambo à cinq années de servitude pénale principale tel que requis par le ministère public à la dernière audience du 20 mars. Pour Me Kapiamba, Muyambo est en prison suite à ses convictions politiques.
Les dessous des cartes de la remise du jugement
Les avocats de Muyambo via Me Thierry Muteba, avocat au barreau de Lubumbashi, ont dénoncé devant les médias les aller-retour « suspects » des juges du Tribunal au bureau du président du tribunal de Grande Instances/Gombe, Roger Songambele.
Interrogé, l’avocat de Muyambo fustige ce comportement. D’après lui, les juges n’ont pas à recevoir des injonctions des présidents des juridictions quand il faut délibérer dans une affaire. « La délibération dans une affaire ne concerne que les membres de la composition, soit les juges qui ont siégé dans l’affaire », explique-t-il. « Si des présidents des juridictions interfèrent dans une délibération, cela est une violation de la loi et devient suspect », explique Me Thierry Muteba, craignant que son client Muyambo soit mal jugé.
C’est depuis le 28 mars que Jean Claude Muyambo devrait être fixé sur son sort. Deux semaines après la dernière audience qui a eu lieu le 20 mars en chambre foraine à la prison centrale de Makala, il n’est toujours pas fixé sur son sort. Pourtant, c’est endéans 8 jours lorsqu’une affaire est prise en délibéré qu’un prévenu doit être fixé sur son sort, selon la loi.
« Ce qui se passe dans cette affaire démontre clairement son caractère politique », conclut Me Kapiamba.
Par LM