L’ASADHO juge non rassurant le discours de J. Kabila : L’ONGDH appelle les Organisations de la société civile de défense des droits de l’homme et la population à plus de vigilance
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L’Association Africaine de Défense des droits de l’Homme (ASADHO) par l’entremise de son président national, Me Jean –Claude Katende, a réagi au discours du Président Joseph Kabila du 5 avril 2017 devant le Parlement réuni en Congrès.
Il a jugé pas rassurant le discours du Président de la République. C’est ainsi que l’ASADHO appelle le peuple congolais et les organisations des droits humains à plus de vigilance. Comment la classe politique qui ne respecte pas la Constitution peut-elle respecter les mots prononcés dans un discours ? C’est nous le peuple qui avons le pouvoir de faire du Congo, ce que nous voulons qu’il soit, dit-il.
Pour les élections prévues par l’accord politique du 31 décembre 2016, l’ASADHO se félicite du fait que le Président de la République a réaffirmé sa détermination à faciliter l’organisation des élections au courant de cette année, en disant que les élections auront bel et bien lieu, que ceux qui doutent encore soient rassurés….
Pour le président de l’ASADHO, cette déclaration peut devenir une distraction si le peuple congolais ne tient pas le Président de la République aux mots pour exiger que les élections aient vraiment lieu. A en croire Katende, les affirmations du genre « les élections auront bel et bien lieu » ont été aussi faites par le même président de la République en 2015, mais les élections n’ont jamais été organisées en 2016. Il a exhorté la population et les ONGDH à faire attention.
« Nous savons que la RDC n’a pas de moyens pour financer toute seule les élections de décembre 2017. Donc, le Congo aura besoin de l’assistance de certains partenaires internationaux. Comment lesdits partenaires peuvent-ils contribuer à l’organisation des élections qui sont une question de souveraineté nationale sans poser certaines conditions relatives à la transparence et à la crédibilité du processus, sans oublier la publication du calendrier électoral et un budget réaliste », s’interroge Katende.
« Excluant toute ingérence extérieure dans le pilotage et l’organisation des élections, est-ce que le Président de la République exclut aussi l’assistance internationale à l’organisation desdites élections ? Si tel est le cas, alors que le Congo n’a pas suffisamment de moyens pour organiser seul les élections, le report des élections est presque certain », tance –t-il.
Pression populaire sur la classe politique attendue
Le président de l’ASADHO pense qu’il est clair que la pression du peuple sur la classe politique est cruciale pour que les élections aient effectivement lieu en décembre 2017. S’agissant de la situation sécuritaire au Kasaï, l’ONGDH regrette que lors de son discours, le Président de la République n’ait pas présenté, de manière expresse, ses condoléances aux familles qui ont perdu innocemment des êtres chers dans les évènements du Kasaï. Est-ce que toutes les personnes qui ont perdu la vie dans les évènements du Kasaï étaient toutes les adaptes du chef Kamwina Nsapu ?, s’interroge l’avocat.
Au vu des massacres survenus dans cette partie du pays, il est important que les organisations des droits humains nationales et internationales suivent la situation des droits de l’Homme avec plus d’attention maintenant que le Kasaï est décrété secteur opérationnel, conseille –t-il.
Pour le président de l’ASADHO, la vigilance de tous reste la règle pour que les opérations militaires qui vont s’y passer respectent les droits humains des populations civiles.
Nommer le premier ministre ne résoudra pas le problème
JC Katende pense qu’il est important que la nomination du premier ministre se fasse dans le cadre de l’Accord politique du 31 décembre 2016. Il faut, selon lui, que le premier ministre qui sera désigné par le Rassemblement soit nommé.
Ceci, note Katende, pour décourager l’opportunisme de certains Congolais qui ont voulu profiter des circonstances actuelles pour créer une dissidence au sein du Rassemblement. Nommer un premier ministre qui ne serait pas désigné par le Rassemblement ne résoudrait pas les problèmes qui ont conduit au dialogue de la CENCO, dit-il.
Par Godé Kalonji