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Lisette Mavungu Thamba : « Notre travail est de pouvoir encourager les femmes à connaître leurs droits »

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Lisette Mavungu Thamba : « Notre travail est de pouvoir encourager les femmes à connaître leurs droits »

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Licenciée en Droit à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), Lisette Mavangu Thamba est avocate de profession au barreau de Kinshasa/Gombe depuis 2006, et membre de l’Union internationale des avocats « UIA ». Elle œuvre également dans des organisations féminines principalement pour la promotion des droits des femmes à savoir l’Association des femmes juristes congolaises(AFEJUCO), l’Action femmes du Bas-fleuve(AFEBAF). Actuellement, elle est vice-présidente de la Ligue Internationale des Femmes pour la paix et la Liberté (WILPF- RDC) et présidente du comité directeur du site web Gouvernance pour tous.

Cette femme est aussi membre du Comité exécutif de la plateforme internationale de la société civile pour la consolidation de la paix et le renforcement de l’Etat dans le processus « New Deal » en sigle CSPPS. En cette fin du mois de mars dédié à la femme, elle a bien voulu nous accorder cette interview pour parler notamment de son combat pour la promotion des droits de la femme ainsi que de la situation des Congolaises. La Tempête des Tropiques :

Puisque vous travaillez pour la promotion des droits des femmes, qu’est-ce que vous faites pour conseiller les veuves qui, par manque de courage, ne recourent pas beaucoup à la justice lorsque leurs droits sont bafoués ?

Lisette Mavungu Thamba : D’abord le premier conseil que nous donnons, c’est de connaître la loi. C’est pourquoi avec l’appui de certains partenaires nous nous attelons à vulgariser les instruments juridiques tant nationaux qu’internationaux, plus précisément la loi n°16/008 du 15 juillet 2016 portant Code de la famille.

Ensuite, à amener ces femmes à revendiquer leurs droits en toute responsabilité dans le but d’occulter la peur que peuvent leur infliger les parents autour des croyances mystiques. Il s’agit notamment de la perte de la progéniture que pourrait revêtir la revendication du partage des biens.

LTDT : Il y a de cela 40 ans que nous célébrons la journée internationale des droits des femmes. Comment voyez-vous la situation des Congolaises ?

LMT : Je pense que la situation des Congolaises connait une certaine avancée. Il y a des années que l’on comptait seulement une seule femme universitaire, pilote, etc. Cependant, nous voulons qu’il y ait encore plus des femmes. Il faut dire que ce combat n’est pas inutile puisque si aujourd’hui nous sommes là, c’est parce que certaines de nos sœurs ont combattu avant nous au point que la date du 8 mars soit retenue pour revendiquer entre autre le droit de vote et celui de travailler. Droits que les Congolaises exercent pendant que les femmes d’autres pays à travers le monde n’y peuvent pas.

 LTDT : Croyez-vous à la concrétisation effective de la parité d’ici 2030 dans le milieu professionnel en RDC ?

LMT : Oui, nous y croyons, si chacun de nous y met du sien. Le thème de l’année 2017 prouve à suffisance un début de reconnaissance de l’importance et de l’apport du travail de la femme.

LTDT : La concrétisation de cette parité passe également par la scolarisation des jeunes filles. Quelle est votre réaction par rapport à cela ?

LMT : Tout à fait. Un grand taux de scolarisation des jeunes filles rendra la femme plus compétitive dans le secteur de l’emploi. Et cela corrobore certaines dispositions du code de la famille qui repoussent le mariage des jeunes filles à 18 ans révolus permettant à ces filles d’avoir le minimum d’instruction. Et pour ce faire, nous osons croire que l’application d’une discrimination positive pourrait corriger certaines anomalies par exemple en octroyant des bourses aux filles pour des filières « communément » assignées aux hommes.

 LTDT : Vous militez pour quelle cause dans des Organisations féminines ?

LMT : La source de notre combat, c’est de pouvoir relever la côte de la femme. Puisque nous parlons de la parité, cela sous entend qu’il existe encore une partie de la population qui est restée sur le banc. On ne peut pas comprendre que 52% de la population congolaise, constituée des femmes, ne soient pas pris en compte. Ainsi, notre travail est de pouvoir encourager les femmes à connaître leurs droits, à les revendiquer, à opter de plus en plus pour des études dites à tort ou à raison propres aux hommes.

LTDT : Avez-vous un message particulier a lancé à l’endroit des femmes de toutes les catégories sociales ?

LMT : En ce mois de mars finissant, je lance un appel vibrant à toutes les femmes que le combat continue. Et aussi qu’elles ont du prix et de la valeur aux yeux de la société et doivent tout faire pour valoriser leur travail. Que ça soit les secteurs formel et informel, en passant par le travail à domicile et le travail indépendant. C’est pour dire que chacune, dans son secteur, doit multiplier des efforts pour pouvoir valoriser son être, sa personne et son travail.

Propos recueillis par Tantia Sakata

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