Echec de la mise en œuvre de l’accord de la CENCO : l’UDA-Originelle hausse le ton
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Après l’échec de la signature de l’arrangement particulier pourtant consideré comme dernier rempart de la mise en œuvre de l’Accord du Centre interdiocésain, les états-majors des partis politiques sont montés au créneau alors que le climat demeure palpable à Kinshasa.
En ce qui concerne l’Union démocratique africaine originelle, UDA, en sigle, son directoire national s’est réuni hier mardi 28 mars à son siège situé dans la commune de Kasa-Vubu, sous la coordination de son président Claudel-André Lubaya. But de la rencontre : examiner l’évolution de la situation politique qui prévaut au pays après les négociations entre le Rassemblement et la Majorité présidentielle sous les bons offices de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Dans une déclaration qu’il a rendue publique hier, ce parti, par la voix de son Président, considère que la majorité au pouvoir et plus particulièrement son autorité morale, Joseph Kabila, portent le chapeau de l’échec sur la signature de l’arrangement particulier en ce qu’ils ont entrepris de bloquer systématiquement l’application de l’Accord du 31 décembre 2016.
L’UDA estime que les principaux acquis de l’accord de la Saint Sylvestre qui donnent du fil à retordre aux sociétaires de la Majorité présidentielle (MP) sont basés sur trois principales interdictions : le recours au référendum, la révision constitutionnelle pendant la période de transition et la possibilité pour Joseph Kabila de briguer un troisième mandat présidentiel lors de futures échéances électorales.
Le parti cher à Claudel-André Lubaya invite dès lors le Rassemblement à s’en remettre au peuple au cas où des mesures de décrispation feraient défaut ou en cas d’absence d’un agenda électoral clair et précis ou encore en cas de non installation du Président du CNSA, Conseil National du Suivi de l’Accord.
L’UDA a donc pris acte du rendez-vous manqué de la signature de l’arrangement particulier et partant, de l’échec de la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016. Elle fait remarquer en outre que la majorité au pouvoir et son autorité morale sont catégoriquement opposés à l’application de l’Accord du 31 décembre à cause de principaux acquis qu’ils ont perdus.
Se sentant ainsi dépouillée de toute marge de manœuvre, la Majorité a mis en exergue des stratagèmes susceptibles de bloquer l’avancement des discussions telle l’exigence des trois candidats au poste de Premier ministre en lieu et place d’un seul nom comme le prévoit l’accord, a fait remarquer l’UDA-Originelle. Et de préciser que le lundi 27 mars, au Centre interdiocésain, la même majorité a réitéré ses revendications malveillantes portant notamment sur le rejet sans raison valable de Pierre Lumbi à la tête du Conseil national de suivi de l’accord -CNSA- et de Félix Tshisekedi comme Premier ministre.
L’UDA originelle a encore durci le ton en soulignant que «comme un voleur qui crie au voleur, les dirigeants de la majorité se sont empressées, dans la communication qui s’en est suivi, de faire porter la responsabilité du blocage des travaux au Rassemblement qu’ils accusent de se disputer les postes au lieu de se focaliser sur la tenue des élections».
C’est là un faux débat, estime ce parti qui souligne qu’il ne faut pas dépenser de l’énergie pour comprendre qu’à la Majorité présidentielle, tout était déjà décidé sauf l’accord qui aurait empêché à ses sociétaires d’atteindre leur objectif à savoir le pouvoir à vie.
L’UDA originale appelle enfin le peuple RD-congolais à redoubler de vigilance et à se prendre en charge face à la grave menace de son destin. Rappelons que Mgr Utembi, président de la CENCO, a clôturé le 27 mars la mission de bons offices sous une note d’insatisfaction en accusant les délégués aux négociations de n’avoir pas privilégié l’intérêt général en s’accrochant sur leurs positions respectives.
Par JML