Arrangement particulier : La CENCO a clôturé les discussions sans compromis
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Les évêques catholiques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo(CENCO) ont procédé à la clôture des pourparlers le lundi 27 mars dernier, sans avoir trouvé un compromis. Ils assuraient pourtant, depuis le 08 décembre 2016, la médiation dans les discussions entre les délégués de la Majorité présidentielle, de l’opposition pluraliste ainsi que de la société civile, pour définir les modalités de la cogestion du pays pendant la transition.
Malgré leurs efforts, bonne foi et patience pendant près de quatre mois, les prélats catholiques ne sont pas parvenus à concilier les divergences des différentes parties prenantes, notamment sur le mode de désignation du Premier ministre qui doit être issu de l’opposition comme le prévoit l’Accord politique signé le 31 décembre dernier au Centre interdiocésain entre la majorité et l’opposition.
Pas non plus d’accord sur la désignation du président du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA), poste autrefois attribué au leader de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Etienne Tshisekedi, décédé le 1er février à Bruxelles, en Belgique.
Manque de bonne foi et incapacité
Dans son allocution de clôture le lundi 27 mars à 22 heures, le président de la CENCO, Mgr Marcel Utembi Tapa, l’a reconnu: « les résultats obtenus «sont loin de satisfaire les attentes de la population ». L’homme d’église a notamment indexé « le manque de bonne volonté politique et l’incapacité des acteurs politiques et sociaux de trouver un compromis».
Selon lui, la CENCO n’attend pas conduire les bons offices indéfiniment et en appelle à l’implication personnelle et à la responsabilité du président Kabila pour «la mise en œuvre rapide» de l’accord de l’accord de la Saint sylvestre. Les négociations du centre interdiocésain ont débuté le 8 décembre 2016. Prévues initialement pour trois jours, ces discussions se sont étendues sur plus de 3 mois sans que les parties prenantes n’arrivent à rapprocher leurs points de vue.
Concernant le poste du Premier ministre, le Rassemblement s’appuie sur l’Accord politique du 31 décembre qui dit clairement que le Premier ministre est désigné par l’opposition politique/Rassemblement et refusent de présenter au président Kabila une liste de trois noms.
Quant à la présidence du CNSA, c’est Pierre Lumbi qui est présenté comme successeur d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba. Une proposition qui ne rencontre pas l’assentiment de la majorité, qui exige une personnalité consensuelle. Apres le décès d’Etienne Tshisekedi, la famille politique de Joseph Kabila fait désormais valoir que le poste de président du CNSA ne soit pas une exclusivité du Rassemblement.
Les opposants Vital Kamerhe de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et Eve Bazaiba, du Mouvement de Libération du Congo (MLC) ont déjà manifesté leurs ambitions de l’occuper. Les évêques ont tout de même noté des avancées majeures ont été obtenues au cours de ces négociations. Ils ont entre autres cité la taille du futur gouvernement de la transition avec 54 membres, la mission de ses animateurs, le profil du Premier ministre et des ministres, ainsi que la mise en place d’un chronogramme de la mise en œuvre de l’accord.
Pour rappel, l’Accord signé le 31 décembre 2016 est le fruit de discussions entre les délégués des parties prenantes convoquées pour mettre fin à la crise politique qui secoue le pays depuis la fin du deuxième mandat constitutionnel du président Kabila.
Par Thony Kambila