La rencontre entre le Président Kabila  et les Evêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) annoncée lundi par Lambert Mende, porte-parole du gouvernement  et ministre de la Communication et médias a effectivement eu lieu  hier mardi 28 mars en début d’après-midi.

Cette rencontre est intervenue 24 heures après l’échec des discussions directes sur l’arrangement particulier pour la mise en œuvre de l’accord signé 31 décembre dernier sous les auspices de la CENCO. A la sortie de l’audience que le chef de l’Etat a accordé aux prélats catholiques, le secrétaire général de la CENCO, l’abbé Donatien N’shole a déclaré à la presse que le président Joseph Kabila s’engage à obtenir lui-même le consensus sur le conseil national de suivi de l’accord (CNSA) et le mode de désignation du futur Premier ministre dans le plus bref délai.

«Le chef de l’Etat a été très réceptif. Il a considéré que 98% du travail a été fait et il s’engage lui-même à faire les 2% qui restent en obtenant ce consensus dans un bref délai sur base des propositions faites par la CENCO», a précisé l’abbé N’shole. Pour le chef de l’Etat, l’objectif du dialogue, ce sont les élections. Les évêques se disent satisfaits de l’attitude du chef de l’Etat, qui a compris qu’au-delà de son statut de chef de la Majorité Présidentielle, il est garant de la Nation.

L’épiscopat catholique congolais a,  au sujet du mode de désignation du futur Premier ministre, présenté au chef de l’Etat une formulation selon laquelle le Premier ministre est nommé par le Président de la République au terme des consultations avec le Rassemblement. Au sujet du CNSA, la proposition des évêques prend en compte la lettre et l’esprit. Par rapport à la lettre, le président du CNSA vient du Rassemblement et par rapport à l’esprit, il faut un consensus, a indiqué l’abbé Donatien N’shole.

Lundi 27 mars 2017, les évêques de la CENCO ont fait état du blocage constaté autour des discussions, où l’opposition et la majorité campent chacun, dans sa position. Les évêques catholiques ont dans la foulée, demandé au président Joseph Kabila d’intervenir pour « débloquer la situation ».

Kabila seul responsable du blocage, selon l’opposant Jean-Claude Vuemba

Pour Jean-Claude Vuemba, député national et membre du Rassemblement des Forces Politiques et Sociale Acquises au Changement,  une méga plate forme de l’opposition politique,  cette rencontre prouve à suffisance que le président Joseph Kabila « est seul responsable » de ce blocage.  « Le blocage autour de tout ce qui se passe à la CENCO, c’est Monsieur le président Joseph Kabila. La preuve en est que les évêques eux-mêmes ont compris ceci, préférant mieux arrêter ce cirque lundi. Maintenant que Kinshasa s’embrase et certaines villes, Monsieur Kabila trouve le moyen d’inviter les évêques.

« Comment voulez-vous que nous puissions continuer à vivre dans un tel méli-mélo? Le peuple congolais ne doit pas être pris dans le Hula Hoop [Ndlr: jeu des années 50 dans lequel on fait tourner un cerceau en plastique autour de son corps par ondulations, en cherchant un gagnant], soyons sérieux »,  a-t-il conclu.

L’avant dernière rencontre entre le chef de l’Etat et la CENCO remonte au 20 février dernier. Le président Kabila avait alors soutenu la position de la Majorité Présidentielle en demandant à l’opposition une liste des candidats Premier ministre.

Par Thony Kambila