A l’approche des play-offs : Malaise au sein de FC Renaissance du Congo
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Au cours de la séance d’entraînement du Football club Renaissance du Congo, prévue le dimanche dernier à Kinkole, les joueurs expatriés du club vert ,blanc, orange n’ont pas daigné faire le déplacement de la commune de la Nsele.
Impayés depuis six mois, dit-on, Pape Diouf, Vincent Tshala, Dylan Ayuk et Lamine Diawara ont boycotté cette répétition. Surtout que, selon la même source, ces footballeurs sont sous la menace d’un déguerpissement pour loyer impayé. Des nuages sombres planent sur la maison Renaissance.
Antoine Musanganya est l’un des pères fondateurs de cette équipe issue des entrailles du Daring Club Motema Pembe de Kinshasa. Une dissidence menée voici plus de deux ans en protestation sur la manière de gérer du club cher aux Tupamaros. Avec Jean-Marc Mayaka et l’Evêque Pascal Mukuna, le trio suivi d’un certain Bruno avait mis le voile, amenant avec eux joueurs, supporters, matériels …
Même l’appellation avait failli être emportée. Ainsi est née la vague orange qui a déferlé sur la ville de Kinshasa emportant, en un temps, deux mouvements, une deuxième place à l’Entente provinciale de football de Kinshasa, la première saison de son existence. La Coupe du Congo avait failli y passer, n’eut été la mésaventure de Lubumbashi.
La deuxième saison de la vie de cette formation a été bien différente des autres. Appuyée physiquement, moralement mais surtout financièrement par une multitude aussi bruyante qu’ultra engagée, la récolte s’est avérée plus fructueuse. Un titre de l’EPFKIN, une consécration à la Coupe du Congo assortie d’une qualification à la Coupe de la Confédération, l’accession au championnat de la Ligue nationale de football, l’histoire avait virée au conte des fées.
Renaissance du Congo, côté cour
La face cachée de l’iceberg est qu’en réalité les pères fondateurs du club n’avaient pas juridiquement les mêmes droits sur le team. Seul le pasteur-président avait la signature. Antoine Musanganya s’était vu coller une étiquette purement protocolaire, Jean-Marc Mayaka avait été poussé à la porte de sortie. Les finances du club prenaient une voie que seul le président du comité sportif et ses très proches connaissent.
Les collectes spectaculaires que les fanatiques – le mot est bien à sa place- effectuées étaient englouties dans un trou que rares sont les membres de l’équipe dirigeante qui le connaissent. Ce qui n’a certainement pas plu à Musanganya de Goma, l’un des principaux pourvoyeurs du club en joueurs. On n’a pas vu le devenu membre d’honneur lors du match retour des seizièmes de finale qui a opposé tout récemment les » Nés de nouveau » aux Algériens de Mouloudia au stade des Martyrs de la Pentecôte. Avec le résultat que personne n’ignore.
Une purge imprudente
La plus grosse erreur de gestion a été la défénestration feutrée de l’entraîneur Eric Tshibasu de la tête du staff technique du club, au motif qu’il avait concédé un match nul au petit poucet de l’Association sportive de Ndombe de Bandundu. Pourtant le jeune technicien avait conduit l’équipe avec beaucoup de maestria tout au long de la première manche de la phase de poules.
Sous sa houlette, Renaissance du Congo, club aux dents de lait de la Division I, avait tenu tête à tous les requins et autres vieux renards du football d’élite de la partie occidentale du pays. V.Club, Motema Pembe, Dragons et tutti quanti, personne n’était parvenu à terrasser la bande à Eric Tshibasu. Renaissance du Congo avait un fond de jeu connu et qui avait fait ses résultats. Après lui, le déluge est tombé, allant jusqu’à justifier la suspension de la compétition par l’autorité politique.
La bévue aura été la révocation des joueurs qui faisaient la force de l’équipe dans les trois compartiments. Sous prétexte qu’ils avaient été soudoyés lors du match retour contre l’AS V. Club. C’était la goutte d’eau qui a fait noyer l’embarcation. Le nouvel entraîneur engagé on ne sait sur quel critère, une multitude de nouveaux éléments ne pouvaient point, en moins d’un mois, créer une ossature soudée susceptible de faire long feu dans une compétition africaine interclubs, la Coupe de la Confédération soit-elle.
Ce qui devait arriver est arrivé. Heureusement pour Manga Cissoko et ses coéquipiers qu’au championnat de la LINAFOOT, l’essentiel pour la qualification au play-off était déjà fait. La fin de la phase de poules n’a pas été moins éprouvant pour ces supporteurs qui n’étaient pas habitués à voir leur équipe perdre .
La solution du dialogue
Au regard de la situation actuelle, des départs sont à craindre. Des dirigeants sont désabusés. Des joueurs sont déçus. Des supporteurs se découragent. Les footballeurs expatriés n’ont plus l’esprit à la besogne. L’attaquant Cédric Diba Kalombo dit Milimo serait depuis le jeudi dernier sur l’autre rive du fleuve Congo dans l’autre Renaissance (Club Athlétique Renaissance Aiglons, CARA en sigle). Des sympathisants ne savent plus sur quel pied danser. Certains pensent même rentrer au bercail imanien.
Dans ces conditions, la diabolisation de la presse sportive, la chasse aux sorciers ne sont pas une panacée pour sortir le club de la situation de crise dans la quelle elle s’est empêtrée. A l’approche du play-off, seule une auto critique sans complaisance faite avec tous ceux qui ont fait et font le Football club Renaissance du Congo est la solution.
A cette occasion, liberté devra être laissée à chaque membre d’ausculter le malade afin de trouver la thérapie qui s’impose et éviter que son mal s’empire. Sinon, le Football club Renaissance du Congo s’en ira tout droit contre le mur. Et, le play-off ne serait qu’un désastre.
Par JC Lomboto