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Kasaï-Central : l’ONU défiée

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Kasaï-Central : l’ONU défiée

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Plus les jours passent, plus les chances de retrouver vivants les deux experts onusiens disparus dans la région avec leurs  accompagnateurs s’amenuisent

Depuis le 12 mars dernier, l’Organisation des Nations Unies (ONU) est sans signe de vie de deux de ses experts, notamment l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, portés disparus avec leurs accompagnateurs congolais (4) dans la province du Kasaï central, une région en proie à des affrontements entre l’Armée régulière (FARDC) et des miliciens se réclamant du chef coutumier assassiné Kamuina Nsapu.

Les deux expatriés travaillaient comme  experts au sein de l’organe de  surveillance des sanctions sur la République Démocratique du Congo (RDC) établi par le  Conseil de sécurité de l’ONU.

Plus les jours passent, plus les chances de retrouver les deux experts disparus s’amenuisent. Surtout quand on sait que les recherches entreprises par la Mission Onusienne en RDC (MONUSCO) pour les retrouver s’effectuent sans la collaboration des autorités congolaises qui ont même restreint la liberté de circulation des Casques bleus dans la région !

Face à cette impasse, le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres tente de rassurer. « Nous faisons tout notre possible pour les retrouver et les aider », peut-on lire dans une déclaration sur fond de mise au point publiée samedi dernier par le patron de l’ONU, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec les membres du personnel détenus et disparus. Il a également indiqué que l’ONU était toujours sans nouvelle du sort de ces deux membres du Groupe d’experts sur la RDC.

La disparition de M. Sharp et de Mme Catalan, informe le Secrétaire général, constitue le dernier cas de plusieurs autres disparitions enregistrées par l’ONU. Cela, poursuit-il, illustre les dangers souvent confrontés par le personnel des Nations Unies et ses partenaires du moment où ils s’efforcent de servir les peuples du monde.

Connaissant l’ampleur des atteintes aux libertés fondamentales qui caractérisent le pouvoir en RDC, il faut craindre que l’on soit là devant un autre cas de disparitions forcées dont l’ONU devra  tout mettre en œuvre pour réunir toutes les données, en vue d’exiger des sanctions à l’endroit des auteurs.

A ce stade, l’ONU a tout intérêt à mettre à contribution sa puissance dissuasive pour intensifier les recherches dans le Kasaï central et lancer, s’il le faut des appels à témoins, en vue de retrouver les deux experts disparus ainsi que leurs accompagnateurs. L’ONU a signalé l’existence de plusieurs fosses communes dans la région, il n’est possible que les deux experts et leurs accompagnateurs congolais soient parmi les victimes enterrées dans ces fosses communes.

Le calvaire des membres de l’ONU

En rapport de la situation connue par les Nations Unies en 2016, M. Guterres signale aussi que « sept de nos collègues ont été enlevés par des acteurs non étatiques. Quatre ont été retenus en otages. Heureusement, tous ont finalement été libérés en toute sécurité ».

Plus de 20 membres du personnel civil des Nations Unies sont toujours en détention, a-t-il reconnu. Six d’entre eux sont détenus sans que les Nations Unies n’aient reçu d’explication concernant leur arrestation. « Le Département de la sûreté et de la sécurité des Nations Unies et moi-même continuons de suivre tous ces cas et de demander la libération immédiate de nos collègues », a souligné le chef de l’ONU.

Il nous revient que seule la moitié seulement des Etats membres de l’ONU, soit 92 Etats, est partie à la Convention de 1994 sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé et seulement 30 ont ratifié le Protocole facultatif de 2005, qui étend la protection au personnel humanitaire, politique ou de développement de l’ONU. Ainsi, les pays n’ayant pas encore adhéré à ces instruments sont appelés à le faire sans tarder, exhorte le Secrétaire général de l’ONU.

PAR DMK et TSM

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