Le Syndicat National des Médecins (SYNAMED) a demandé, jeudi 23 mars, au Chef de l’Etat Joseph Kabila d’user de  toutes ses prérogatives pour sauver la Nation congolaise en péril. Le SYNAMED a fait cette déclaration à son siège national à Kasa Vubu, une commune de la ville de Kinshasa, devant les professionnels des médias.

Il a commencé par démontrer que, si la mission d’organiser les élections confiée au Gouvernement semble prometteuse vu l’évolution du processus d’enrôlement des électeurs, celle liée à l’amélioration du social demeure préoccupante, à cause  de la dégradation des conditions de vie de la population,  en particulier celle des agents et fonctionnaires de l’Etat.

Actualiser le taux du barème

« En effet, depuis plusieurs mois, la dépréciation du franc congolais a réduit de plus de 40% le pouvoir d’achat de ces travailleurs, dont les médecins des Services Publics de l’Etat. Pendant ce temps, le prix du litre de carburant à la pompe est constamment revu à la hausse, alors que, sur le plan international, le prix du baril est resté en baisse », a enchaîné le SYNAMED, fustigeant la suppression, depuis 2016, des noms d’un bon nombre de médecins sur les listes de paie, après le contrôle des effectifs initié par le Ministre d’Etat, Ministre du Budget de l’époque, alors qu’ils travaillaient réellement dans des conditions parfois très difficiles.

Face à cette situation, le SYNAMED se prépare à déposer au Gouvernement un cahier de charges relatif aux conditions socioprofessionnelles des médecins des Services Publics de l’Etat.

Ce cahier de charges portera sur le barème des rémunérations de ces médecins qui, selon le SYNAMED, est doublement sous évalué, dans la mesure où son taux de référence n’est pas appliqué depuis 2012 et où le taux en application à ce jour est calculé au taux de change de 930 FC, pour 1 dollar américain, et non au taux réel de plus de 1 350 FC.

Dire non à la crise

Le cahier de charges portera également sur la mécanisation des médecins engagés depuis 2012. A ce point de vue, le SYNAMED a regretté le fait que la planification annoncée par le Gouvernement Muzito soit restée lettre morte. Il demande à l’exécutif national actuel de régulariser cette situation et de concevoir une bonne planification pour l’avenir. Enfin, le dernier axe de ce cahier des charges sera la promotion en grade des médecins des Services Publics de l’Etat, attendue depuis bientôt 24 ans.

Réaffirmant son caractère apolitique, le SYNAMED a déclaré que, si les politiciens ne se ravisent pas et ne reviennent pas au bon sentiment, il envisage la sensibilisation, non seulement de ses propres membres, mais aussi de toute la population, dans le seul but de dire non à la persistance de la crise multiforme qui continue de faire des victimes en République Démocratique du Congo.

La déclaration faite par cette formation syndicale est signée par les Dr Mukuna Miteo et Mankoy Badjoky, respectivement Secrétaire Général National Adjoint chargé de l’Administration et Secrétaire Général National.

Par Marcel Tshishiku