En ce mois de la femme : Jennifer Makengo Kilandamoko exhorte les femmes à plus de méritocratie
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Jennifer Makengo Kilandamoko, Jenny, Yaya ou Impératrice pour ses frères et Générale pour les intimes, est aînée d’une famille de 4 enfants. Formée à l’Ecole Masamba, de la maternelle à la 6éme année des Humanités Commerciales, elle est vite attirée par le journalisme juste après un bref passage à l’Université Protestante au Congo.
Aujourd’hui, elle est fière d’être détentrice d’un diplôme de licence en Sciences de l’Information et de la Communication, Option : Communication Sociale au terme de ses études supérieures à l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication(IFASIC). Actuellement, elle est assistante d’un membre de l’Assemblée Plénière de la CENI.
Avant d’occuper ce poste, Mme Makengo a été chargée de communication au RODHECIC, une plateforme qui regroupe près de 75 ongs de la société civile qui militent pour l’éducation civile et électorale, ainsi que la promotion des droits humains. Elle a débuté sa carrière professionnelle dans le service de communication sociale de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et a presté pendant près de 5 ans à la télévision Global tv.
Cette grande dame aux allures imposantes fut également Directrice des Informations à la Radio Télévision Mwangaza dans le Haut-Katanga (Lubumbashi).
La Tempête des tropiques (TDT): Jennifer Makengo, que représente pour vous la Journée Internationale de la Femme ?
Jennifer Makengo Kilandamoko (JMK) : Avant de vous répondre, je vous remercie pour l’opportunité que vous m’accordez sur vos colonnes. En ce mois dédié aux femmes que nous sommes, il y a lieu de faire entendre nos voix sur notre combat sur la méritocratie aux côtés de l’homme. L’essentiel demeure le combat de la femme pour qu’elle atteigne une considération au sein de la société au-delà des pesanteurs culturelles et autres formes de discriminations.
TDT : Comment considérez-vous votre métier ?
JMK : J’ai beaucoup de considérations pour mon travail, car, il est un tout ! Comme dit l’adage « Le travail est comme un père et une mère» ; le travail décent est un tout pour toute personne humaine. Il permet l’épanouissement ainsi que la subvention aux différents besoins. C’est une recommandation divine. Les saintes écritures le recommandent dès la création.
« L’homme mangera à la sueur de son front » Genèse 3, 19 ; et l’Apôtre Paul revient sur ça dans sa deuxième lettre aux Thessaloniciens 3,10 ; « Que celui qui ne travaille pas, ne mange pas non plus ». Mon travail c’est ce qui me permet de vivre, de démontrer mes compétences intellectuelles et morales. C’est un don de Dieu que je ne peux négliger ou prendre à la légère. C’est très important pour moi. J’aime mon travail, et je le fais avec passion.
TDT : Vous êtes l’une de ces femmes qui se démarquent par le travail. En tant que femme, y’a-t-il des défis à relever en ce qui concerne le travail ?
JMK : La femme travailleuse a plusieurs défis à relever, notamment celui de la méritocratie ; Elle doit prouver ce qu’elle mérite à travers un travail bien fait. Elle ne doit pas s’attarder sur la facilité, elle doit plutôt forger sa personne sur le socle d’une méritocratie. L’autre défi à relever est de concilier la vie professionnelle, à celle du foyer, comme ménagère, mère et pourquoi pas épouse.
TDT : Comment recevez-vous les critiques négatives ?
JMK : Dans notre société congolaise où les us et coutumes se mêlent avec la modernité, des critiques ne manquent pas à l’endroit des femmes travailleuses que nous sommes. Cependant, il y a lieu de prendre la vie du bon côté, d’œuvrer au-delà de ces critiques négatives qui n’avancent en rien le travail de la femme.
TDT : Il y a un adage congolais qui dit : « Les femmes ne peuvent construire quelque chose », quel est votre point de vue ?
JMK : C’est un adage que nous avons trouvé sur cette terre des hommes, mais, dont je n’y crois pas ! Car, moi, je suis une femme battante, qui construit et prône la construction de la société par les femmes. En RDC, la femme congolaise s’est inscrite sur la voie de l’émancipation, la promotion et la formation au lendemain de l’indépendance où elle s’active à tous les niveaux pour l’amélioration de sa condition.
L’on peut confirmer que des années 60 à nos jours, soit plus de 50 ans après, la situation de la congolaise s’est considérablement améliorée, malgré quelques points restés pendants pour atteindre le seuil normal. Néanmoins, l’on peut se permettre de citer la première femme universitaire, qui s’est distinguée, à savoir : Sophie Kanza.
TDT : Quelle est votre devise ?
JMK : Je tire ma devise de cet adage latin « Labor Improbus Omnia Vincit », c’est-à-dire le travail acharné triomphe de tout.
TDT : Un mot à tous ceux qui vont vous lire
JMK : En cette période dédiée à la femme, j’invite les congolaises à ne pas se sous-estimer, mais plutôt à persévérer et poursuivre leur combat sur la méritocratie.
Par Carroll Madiya