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Ce vendredi à La Haye, Affaire Katanga: la CPI amorce le dédommagement des victimes

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Ce vendredi à La Haye, Affaire Katanga: la CPI amorce le dédommagement des victimes

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16,4 millions de dollars pourraient être débloqués pour cela

Quatorze ans après le massacre d’environ 200 personnes dans le village de Bogoro, en Ituri, les juges de la Cour pénale internationale (CPI) pourraient attribuer ce vendredi 24 Mars 2017 les premières sommes affectées au dédommagement des victimes de crimes de guerre, estimées par leurs avocats à plus de 16,4 millions de dollars.

En 2014, la CPI avait condamné l’ancien chef de milice congolais Germain Katanga, 38 ans, à douze années de détention, après l’avoir reconnu coupable de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Il avait facilité et coordonné l’approvisionnement en armes des membres de sa milice qui avait attaqué le 24 février 2003 le village de Bogoro, tuant 200 personnes environ, par balle ou à la machette.

La décision des juges concernant les réparations des 304 victimes de Germain Katanga est une étape importante pour la CPI. Les avocats des 304 victimes ont estimé les dommages causés au minimum à 16,4 millions de dollars (15,17 millions d’euros) même si les victimes ne réclament pas ce montant « en tant que tel au titre de réparation ».

Pour rappel, 228 maisons ont été détruites, évaluées à 600 dollars chacune ; une nouvelle école, 22 400 dollars ; 79 personnes ont perdu chacune entre 10 et 15 vaches, coût estimé entre 316 000 et 474 000 dollars. Il demande également aux juges de placer une valeur monétaire sur la perte d’un parent ou d’un proche, ou sur les dommages subis en cas de viol, de mutilation ou de revenus dérobés.

Germain Katanga, actuellement en procès à Kinshasa pour « crime de guerre, crime contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel » dans la région aurifère de l’Ituri  est responsable du paiement de toute réparation éventuelle.

Les juges pourraient choisir entre des réparations collectives, en attribuant l’argent à des projets, et des dédommagements individuels. La décision  de ce jour pourrait « offrir la perspective d’une réparation des torts pour les victimes », explique à l’AFP le directeur du Fonds pour les victimes, Pieter de Baan, qui souligne l’importance de montrer que la justice « ne se limite pas aux salles d’audience ».

Organisme indépendant, le Fonds supporte les victimes et des projets destinés à les aider. Si Germain Katanga ne peut payer, l’organisme pourrait puiser dans ses propres fonds et contribuer grâce aux donations d’Etats parties au Statut de Rome. Mais cette réserve ne s’élève qu’à cinq millions de dollars, dont un million a déjà été mis de côté pour l’affaire Lubanga, un autre Congolais condamné en 2012 à 14 ans de détention pour l’enrôlement des enfants-soldats.

Par Godé Kalonji

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