En mission d’explication à Genève, New York et Washington : She Okitundu, Mende et Mushobekwa sur un terrain miné !
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Ces émissaires du Gouvernement auront du mal à se faire entendre là où la société civile a convaincu les différents partenaires de la RDC sur les mesures à prendre face à la situation qui prévaut au pays
Le Vice–premier ministre et ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Léonard She Okitundu, et son collègue des Médias et Communication et Porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende Omalanga, séjournent en Occident dans le cadre d’une mission de charme auprès des partenaires traditionnels de la RDC, pour jeter les bases d’une revisitation et d’un réchauffement des relations entre la RDC et les pays occidentaux dont les Etats-Unis d’Amérique.
D’après une source basée aux USA, cette mission gouvernementale se retrouve sur un terrain déjà miné à New-York et à Washington DC, après la tournée réussie que la société civile congolaise venait d’effectuer en Occident. Allusion faite à la mission d’explication effectuée dernièrement aux USA et en Europe par Paul Nsapu, président de la Ligues des Électeurs (LE) et secrétaire général adjoint de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), Me Jean-Claude Katende, président de l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO), Floribert Anzuluni et Carbone Béni Beya, respectivement coordonnateur et chargé de réseau du mouvement citoyen Filimbi.
Lambert Mende dont on sait la verve oratoire a la mission de convaincre la nouvelle administration américaine sur les raisons de la détérioration des relations entre les deux Etats, surtout sous l’administration Obama, avant de lever des options en vue d’une amélioration.
Dans l’agenda du ministre congolais de la Communication, il était prévu plusieurs rencontres avec des membres de l’administration américaine. Mais c’était une mission difficile pour l’élu de Lodja qui a trouvé un terrain déjà conquis par Paul Nsapu et ses amis de la société civile qui ont réussi à expliquer la situation politique réelle du Congo dont la santé est loin d’être rose sur le plan politique, économique et social.
Quant au chef de la diplomatie congolaise, il s’est adressé au Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la situation politique du pays. Surtout en rapport avec le mandat de la MONUSCO pour lequel les autorités congolaises voudraient solliciter une révision de l’accord de siège.
Mais, les explications de She Okitundu n’allaient pas dans le même sens que le tableau présenté par Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) qui a dressé un sombre tableau de la situation qui prévaut au pays, suite à la non organisation des élections en 2016 et à la non application de l’Accord du 31 décembre 2016.
Après ce passage au Conseil de sécurité et l’échec déjà pressenti de cette mission, le ministre congolais des Affaires Etrangères s’est ensuite rendu à Moscou pour tenter de réchauffer l’axe Kinshasa –Kremlin.
Marie – Ange Mushobekwa n’a pas convaincu
A Genève, en Suisse, la ministre congolaise des Droits Humains, Marie –Ange Mushobekwa, a pris part aux travaux de la 34ème session du Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies où les Etats membres ont examiné le mercredi 22 mars 2017 l’état des droits de l’homme en RDC.
Marie-Ange Mushobekwa a fait part aux membres du Conseil la volonté des autorités de la RDC de poursuivre les efforts pour faire respecter les droits de l’homme. Tirant la couverture du côté du pouvoir qu’elle sert, la ministre a tenté de faire croire que les violations des droits de l’homme en RDC sont perpétrés contre les civils par les miliciens de Kamwina Nsapu dans le Kasaï central.
Tout cela sans faire allusion à la grave affaire des fosses communes découvertes dans cette région par des experts de l’ONU, ni aux circonstances réelles de la disparition forcée de deux experts de l’ONU et des quatre Congolais qui accompagnaient ces derniers dans le Kasaï central.
Marie-Ange Mushobekwa dont les analyses sur la RDC scandalisent les défenseurs des droits de l’homme s’est plutôt félicitée d’une enquête en cours menée par les autorités pour que les responsables répondent de leurs actes. La ministre aurait été tournée en bourrique par le représentant permanent de la France au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies ainsi que Human Rights Watch(HRW).
Le représentant français au Conseil des droits de l’homme de l’ONU a pour sa part rappelé que la responsabilité première du respect des droits de l’Homme et de la protection des populations était du ressort des autorités locales, appelant ainsi les autorités congolaises à « prendre toutes les mesures en ce sens ». Pour lui, le respect des droits de l’Homme est essentiel pour permettre la tenue des élections libres et transparentes en RDC.
HRW a pour sa part demandé au Conseil des droits de l’homme et aux Etats membres d’envisager la tenue d’une session spéciale sur la RDC et de renforcer la surveillance de la situation des droits humains en RD Congo, et de soutenir l’appel du Haut-commissaire en faveur d’une Commission d’enquête ou d’une enquête internationale indépendante sur la situation dans la région du Kasaï.
Par Godé Kalonji