Le calvaire d’une mère célibataire
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Abandonnée par le père de ses deux fils, dont l’aîné 8 ans et le deuxième 2 ans, Rachel Ikelenge est obligée d’élever toute seule les fruits de ses entrailles. Une tâche qui n’est pas du tout facile, déclare-t-elle. Dans cette dure épreuve, elle dit pouvoir bénéficier parfois du soutien financier de sa famille ainsi que de la garde de ses enfants.
Cette mère célibataire consacre ses efforts à son travail, afin de répondre aux besoins de sa progéniture chaque jour. Licenciée en Interprétariat à l’Université Pédagogique Nationale (UPN) en 2010, elle se retrouve dans la profession de journaliste après avoir suivi une année de formation en journalisme. Elle commence ses débuts comme animatrice à la radio ‘’Canal Futur’’. Actuellement elle preste à la radio ‘’Trinitas FM’’ en qualité de journaliste.
Vivre en solitaire
« Je vis seule avec mes enfants et suis censée travailler pour eux. Je dois arriver au boulot à 8hoo’du matin pour terminer généralement vers 18hoo’, mais j’y vais jusqu’à 19h00’ le jour de la présentation du journal. Ensuite quand je quitte le boulot, je dois aller faire le compte avec la personne qui gère mon petit commerce pour ne rentrer à la maison que tard à 22h00’. Pendant mon absence, c’est la bonne qui s’occupe des enfants la journée, et ma cousine prend la relève le soir ». Etant donné qu’elle loue une habitation non loin de la résidence familiale, sa mère s’occupe aussi de ses deux petits-fils.
Pour compenser cette absence, Rachel Ikelenge affirme qu’elle consacre deux jours (samedi et dimanche) de la semaine uniquement pour ses enfants. « Je sacrifie ces deux journées pour m’occuper d’eux, faire répéter les cours à l’aîné et lui inculquer de bonnes manières. Je suis fière de lui parce qu’il fait de bons résultats à l’école étant troisième de sa classe ».
Selon elle, le plus grand souci demeure l’éducation de ses enfants qui, malheureusement, ne pourra être assurée par la bonne. Et de reconnaître « avec tout ce que nous vivons, je suis forcée de bosser pour eux. En restant à la maison, je ne saurais pas payer la scolarité du premier né, acheter leur nourriture, moins encore assurer leurs soins médicaux ».
Interrogée sur les difficultés endurées en tant que mère célibataire, la jeune dame affirme que « Ce n’est pas facile. On dit vaut mieux deux mains qu’une seule. Je m’appelle une seule main parce que j’élève mes enfants avec mes propres revenus, le papa est parti pour ne plus revenir. Grâce à mon travail, y compris mon petit commerce, j’arrive à payer mon loyer et faire étudier mon enfant ».
« Ce n’est pas une fatalité »
A en croire Rachel Ikelenge, elle a su se surpasser pour jouer en même temps le rôle de père et de la mère. « Je me suis déjà mise en tête que je suis seule et dois les élever toute seule. J’ai su combler le vide du père par l’amour maternel. Etre une mère seule n’est pas une fatalité ni la fin du monde.
Ce n’est pas non plus une occasion pour une telle femme de pouvoir se laisser à la merci de tous les hommes pouvant lui faire la cour et mettre en cause l’éducation de ses enfants. Il n’est pas question de se lancer dans la prostitution pour s’en sortir, mais plutôt de travailler ou exercer une activité commerciale. Savoir trouver du temps pour ses enfants et garantir leur éducation », pense-t-elle.
Elle encourage toutes les mères seules comme elle, de ne pas baisser les bras, dese lever en prenant leur responsabilité en mains. Rachel Ikelenge pense que ces femmes doivent se battre pour leurs progénitures, pour que celles-ci grandissent et soient bien éduquées. Et d’indiquer « ils ne doivent pas être différents de ceux qui ont grandi avec les deux parents ensemble.
Au cas contraire, la maman qui n’aura pas assumé correctement sa charge, sera condamnée par ses enfants une fois qu’ils deviendront grands. Le fait d’être une femme n’est pas une astuce pour baisser les bras. Moi, je travail et ne vois aucune différence en terme de traitement avec mes confrères puisque nous faisons le même travail.
Donc, je ne vois pas pourquoi brandir la casquette d’une femme lorsqu’il s’agit de s’occuper des enfants puisque le mari, l’homme a fui la maison. Ce n’est pas une raison de dire un jour à ses enfants que vous n’avez pas été éduqués parce que votre papa vous a abandonné ».
Cette mère de deux garçons affirme d’être débout et continueras à prendre soin de ses petits jusqu’à la fin de leurs études. Elle rêve à ce que ces derniers deviennent des grands hommes en ayant le sens de responsabilité comme valeur. « Mon souhait consiste à posséder beaucoup de moyens afin d’arriver à bout de son devoir », a-t-elle soutenu.
Rachel Ikelenge confirme que sa dure réalité ne l’a pas du tout fait dégoûter au mariage en dévoilant « tous les hommes ne sont pas les mêmes. Je me dis si je me marie tant mieux, si je ne me marie pas aussi tant pis. Si Dieu m’envoyait un mari qui va aimer aussi mes enfants, il sera le bienvenu sinon je ne forcerais pas les choses. Pour l’instant, je suis heureuse de vivre seule avec eux, répondre à leurs nécessités et combler le vide du père ».
Par Tantia Sakata