Ce mardi à New-York : La CENCO appelée à dire la vérité
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She Okitundu, Lambert Mende et Marie-Madeleine Kalala vont aussi prendre part à la session extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations-Unies
Mgr Marcel Utembi, et l’abbé Donatien Nshole, respectivement président et secrétaire général de la Conférence Episcopale Nationale du Congo(CENCO), Marie-Madeleine Kalala, de la société civile et Léonard She Okitundu vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, ainsi que Lambert Mende Omalanga, ministre des Médias et de la Communication et porte-parole du gouvernement de la RD Congo séjournent depuis dimanche 19 mars dernier à New York, afin de prendre part à une session extraordinaire du conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation politique en RDC. Il s’agit entre autres du blocage constaté dans la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016, signé entre le pouvoir et l’opposition, sous les bons offices des évêques de la CENCO.
Ces personnalités congolaises ont fait le déplacement des Etats-Unis sur invitation du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour prendre part ce mardi 21 mars à la session extraordinaire sur la situation politique en RDC, caractérisée par le blocage. La prolongation du mandat de la MONUSCO devrait être statuée au cours de cette réunion de haut niveau.
Ayant arbitré les négociations directes entre l’opposition non signataire de l’Accord de la cité de l’Union Africaine et le pouvoir ainsi que la société civile, la CENCO a joué et continue à jouer un rôle moteur pour le rétablissement de la paix en RDC depuis la fin du mandat officiel de Joseph Kabila, le 19 décembre 2016.
Mgr Marcel Utembi Tapa doit informer les 15 membres permanents du conseil de sécurité des Nations Unies de la situation politique en RDC, surtout du déroulement des travaux des arrangements particuliers entre parties prenantes. Qu’est ce qui va, qu’est qui ne va pas et qui sont à la base de ce blocage, c’est ce que Mgr Marcel Utembi devrait dire aux ambassadeurs membres du conseil de sécurité de l’ONU.
Pour rappel, le 11 février dernier, la CENCO avait échangé par vidéoconférence à partir de Kinshasa, au quartier général de la Mission de l’ONU pour la stabilisation au Congo (MONUSCO) avec le Conseil de sécurité de l’ONU sur le blocage autour le déroulement des travaux du dialogue du centre interdiocésain. A cette occasion, le président de la CENCO avait notamment déclaré que l’ONU était disposée à apporter son appui pour l’application de l’Accord.
« Le Conseil de sécurité salue ce qui est déjà fait, mais il est également au courant de la deuxième phase des discussions qui consiste à l’arrangement particulier. Le Conseil se montre disposé à pouvoir donner sa contribution pour la mise en œuvre de l’accord », avait dit Utembi.
Ce ballet diplomatique s’avère nécessaire et prouve que la situation politique de la RDC attire l’attention de la communauté internationale. Ainsi donc, les regards des Congolais sont rivés vers le pays de l’Oncle Sam, où une résolution des Nations-Unies sur la situation en RDC est attendue sur le renouvellement du mandat de la MONUSCO à la fin de ce mois.
Cette invitation des personnalités politiques congolaises à New York intervient une semaine après une mission de plaidoyer et de lobbying de la société civile de la RDC qui se trouve en occident afin de convaincre les décideurs du monde en Europe et aux USA sur la situation politique en RDC caractérisée par les violations systématiques des droits de l’homme à travers le pays et plus précisément au Kasaï Central, avec la découverte de plusieurs fosses communes.
Diplomatie de couloir de la société civile de la RDC
Cette mission, qui se trouve actuellement aux USA est composée de Paul Nsapu, président de la Ligues des Électeurs (LE) et secrétaire général adjoint de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), de Me Jean-Claude Katende, président de l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO), Floribert Anzuluni et Carbone Béni Beya, respectivement coordonnateur et chargé de réseau du mouvement citoyen Filimbi.
A New York, le groupe de Katende s’est rendu au Département des Opérations de Maintien de la Paix, au Département des Affaires Politiques et à l’Office du Haut-commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (OHCHR). A Washington DC, elle a visité le siège de la fondation américaine à but non lucratif « National Endowment for Democracy (NED) ». Cette structure de droit américain a organisé une table ronde intitulée « The New Year’s Eve Political Accord in the Congo:
How to Achieve Peaceful Alternation of Power in 2017 (Accord Politique de la St Sylvestre au Congo: Comment atteindre une Alternance pacifique du pouvoir en 2017) ». Les membres de la délégation ont aussi échangé avec une vingtaine d’organisations internationales américaines sur la situation générale du pays, et en particulier la situation des Droits de l’Homme.
Lobbying de Lambert Mende au pays de l’Oncle Sam
Lambert Mende, ministre congolais de la Communication et Médias, profite de son séjour étasunien pour jeter les bases d’une revisitation et d’un réchauffement des relations entre la RDC et le pays de Donald Trump. L’homme tentera de convaincre la nouvelle administration américaine de se faire une idée sur le comment et le pourquoi de la détérioration des relations entre les deux Etats, surtout sous l’administration Obama, avant de lever des options en vue de son amélioration. Dans l’agenda de Mende, il est prévu plusieurs rencontres avec les membres de l’administration américaine.
Par Godé Kalonji